Le canton de Bâle-Ville est prêt à lancer son projet de vente régulée de cannabis. Tout le monde ne pourra toutefois pas bénéficier du programme. Au total, 5000 personnes "cobayes" pourront s'inscrire pour consommer librement du chanvre contenant le psychotrope THC ‒ la consommation de chanvre contenant du CBD, substance non psychoactive, étant déjà légalisée.
Ces personnes pourront être conseillées dans les pharmacies, qui vendront le stupéfiant au prix du marché, soit environ dix francs le gramme. Les fumeurs et fumeuses accrédités seront en outre suivis par des spécialistes de l'Université de Bâle.
L'expérience commune à plusieurs villes devrait commencer au début de l'année prochaine et durer au maximum cinq ans.
Différentes stratégies de distribution
Les villes associées à ce projet ne prévoient pas toutes les mêmes stratégies. A Berne, les personnes inscrites à ce programme expérimental pourront commander leur substance dans les pharmacies, comme à Bâle-Ville. La Ville de Zurich parie quant à elle sur les services sociaux, alors que Lausanne mise plutôt sur des magasins sans profits.
De son côté, Genève va s'appuyer sur les associations pour expérimenter la distribution de chanvre psychotrope. "Nous voulons trouver des versions associatives où il existe des personnes compétentes pour assurer un suivi et aider en cas de besoin", a expliqué vendredi soir dans l'émission Forum Sandro Cattacin, sociologue et professeur à l'Université de Genève, qui pilote le projet de vente régulée de cannabis à l'échelle cantonale.
Selon lui, une distribution à travers les pharmacies n'est pas souhaitable car il s'agirait d'une "médicalisation" du projet. Le responsable genevois veut également éviter de soumettre l'expérience "à la loi du profit", mais ajoute que c'est justement la multitude des propositions en Suisse qui permettra de déterminer "dans quelle direction aller".
Expérimentations nécessaires
D'après un sondage de l'institut Sotomo, deux personnes sur trois en Suisse seraient favorables à une réglementation du cannabis plutôt qu'à son interdiction. Dès lors, ces futures expériences, longues et coûteuses, peuvent sembler inutiles.
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Sandro Cattacin estime néanmoins que la sensibilisation de la population a été possible grâce au long processus de discussion qui entoure ces projets. Selon le sociologue, il reste également beaucoup de questions qui n'ont pas encore été réglées par les modèles étrangers.
Propos recueillis par Mehmet Gultas
Adaptation web : Isabel Ares