Les villes à majorité rose verte sont le nouvel ennemi de l'UDC. Le premier parti de Suisse veut faire du fossé ville-campagne un thème politique, profitant de ses récents succès dans les urnes, comme le non à la loi sur le C02 ou le refus des deux initiatives contre les pesticides.
Dans son discours vidéo du 1er Août, Marco Chiesa a parlé "des villes de gauche" qui mènent des "politiques parasites" qu'il faut combattre. La "gauche caviar" et les "moralisateurs verts" vivent "dans leurs bulles, à l'écart de la réalité que vivent la plupart des gens dans le pays", a-t-il relevé. Dans le même temps, les villes profitent des transferts de paiement en provenance des campagnes. Les villes menant des politiques nuisibles doivent être privées d'argent, selon lui.
Discours jugé agressif
Ce discours a été jugé agressif et clivant par ses détracteurs.
"Cela m'a profondément choqué, parce que d'habitude le 1e août on est plutôt dans une atmosphère rassembleuse et fédératrice, comme le discours du président de la Confédération, Guy Parmelin, qui est UDC lui aussi. Mais Marco Chiesa est dans l'attaque frontale. En plus, il utilise des mots d'une extrême agressivité: il parle d'éliminer les parasites, il déclare la guerre, c'est vraiment une agression avec des relents limite fascisants", a déclaré dans le 19h30 le socialiste Sami Kanaan, conseiller administratif de la ville de Genève.
Mais, selon la vice-présidente de l'UDC Céline Amaudruz, c'est un fait, les villes dépensent toujours plus d'argent. Pour elle, il s'agit d'un combat pertinent même si elle reconnaît que "le mot parasite est assez mal choisi. Il peut même être blessant, j'aurais plutôt dit qu'au niveau des villes on fait souvent de la politique d'assistanat. Je pense que cela aurait été plus adapté pour expliquer que les villes prennent l'argent chez des contribuables pour le redistribuer sans réserve".
En lançant déjà le combat en vue des prochaines élections fédérales de 2023, l'UDC souhaite ainsi mobiliser sa base qui vit à la campagne.
Rouven Gueissaz/lan