Aux côtés de la coalition internationale, les Kurdes de Syrie ont combattu contre le groupe terroriste Etat islamique. Ils détiennent encore dans leurs prisons et leurs camps les anciens combattants étrangers de Daech, mais aussi leurs femmes et leurs enfants.
Ces Kurdes syriens organisés en administration contrôlent un petit pourcentage du territoire syrien, mais sans aucune reconnaissance internationale.
Pas de projet d'Etat indépendant
Après Paris, Bruxelles et Londres, ils étendent donc leur réseau diplomatique avec un bureau à Genève, qui n'a cependant rien d'officiel. "Nous n'avons pas pour objectif la formation d'un Etat indépendant", assure le numéro deux de l'administration autonome, présent à Genève lundi soir.
"Au nord-est de la Syrie, nous avons instauré un modèle démocratique et fédéral qui fonctionne", poursuit Bedran Ciya Kurd. "Nous sommes ici à Genève pour que les Etats et les instances internationales comprennent et soutiennent ce modèle de gouvernance, et pour obtenir un statut officiel."
Soutien politique attendu de la Suisse
L'autre objectif de ce bureau est d'approfondir les liens avec la Suisse. Car Berne ne reconnaît pas ce gouvernement et refuse de rapatrier les combattants suisses du groupe Etat islamique et leurs familles, au grand dam des Kurdes.
"Nous attendons de la Suisse un soutien politique de principe et un engagement envers notre administration, entre autres dans la lutte contre le terrorisme", explique Badran Ciya Kurd. "Et nous avons besoin d'une aide humanitaire, économique et juridique", poursuit-il. "On espère un soutien supplémentaire de la Suisse dans ces différents domaines."
Aucun soutien du DFAE
Lundi soir à Genève, les officiels kurdes ont abondamment remercié le gouvernement suisse pour leur aide dans l'ouverture de ce bureau. Mais le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) réfute catégoriquement tout soutien dans cette entreprise. Son porte-parole précise "qu'il ne s'agit pas d'une représentation officielle, mais d'une association au sens du Code civil suisse. Les associations peuvent être fondées librement en Suisse sans autorisation."
Marc Menichini/oang