L'incertitude des universités suisses face au programme Horizon Europe

La Suisse a été exclue d'Horizon Europe depuis l’abandon de l’accord cadre en mai dernier.

Et répondre à des appels pour des projets de ce programme de recherche, même s’ils sont financés par la Confédération, n’est pas la même chose que d'en faire partie intégrante.

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"On ne peut pas faire pire"

Pour Boas Erez, recteur de l’Université de la Suisse italienne, ne pas pouvoir réintégrer Horizon Europe serait une grave perte pour toute la communauté scientifique. "Ce à quoi on est arrivés, ce n'est pas du 'win-win', c'est du 'lose-lose'. L'Europe y perd, la Suisse y perd", a-t-il relevé jeudi dans La Matinale de la RTS. "On ne peut pas faire pire, c'est une catastrophe. Et ce sont des partenaires européens qui le disent."

Numérisation, énergies renouvelables, innovation: le programme Horizon Europe s’étend de 2021 à 2027, avec à la clé un budget de 95 milliards d’euros (103 milliards de francs).

La collaboration au coeur du système

Frédéric Herman, tout nouveau recteur de l’Université de Lausanne, craint que la Suisse reste sur le banc de touche en matière de recherche.

"Evidemment, il y aura un impact terrible sur notre visibilité internationale", a-t-il assuré. Les universités suisses ne pourront plus avoir le lead sur les grands projets. "Pire encore, ce serait de se voir complètement exclus des plus grands projets collaboratifs", a-t-il poursuivi, "parce que tout le système de recherche européen est basé sur l'idée de collaboration. Et de voir la Suisse exclue serait vraiment une catastrophe."

L’Union européenne a conditionné le retour de la Suisse dans ce programme au milliard de cohésion.

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Et le dénouement pourrait arriver bientôt: les deux commissions de politique extérieure du Parlement vont se pencher sur cette enveloppe ce mois encore. Le Conseil fédéral, lui, a formulé une nouvelle proposition que les Chambres fédérales étudieront cet automne.

Célia Bertholet/oang