Depuis cette semaine, sur la Côte, trois camions font vibrer le sol chaque nuit, à la recherche de failles et d'eaux souterraines à exploiter dans la roche, pour de futurs projets géothermique dits de moyenne profondeur.
A la baguette de ce projet se trouve l'entreprise EnergeÔ, qui récolte ces données et souhaite développer une source d'énergie propre dans le canton de Vaud, avec un site dans le viseur dans la commune de Vinzel. Elle compte toutefois en trouver d'autres, d'où les travaux de prospection.
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"La géothermie a une très bonne empreinte écologique"
Pour Benoît Valley, professeur de géothermie à l'Université de Neuchâtel, le type d'opérations envisagées ces jours sur la Côte, avec l'exploration géophysique, représente une "géothermie de moyenne profondeur" qui permettrait à terme "de fournir du chauffage à des quartiers" et ainsi de "réduire la consommation de produits pétroliers".
Car l'avantage de cette technologie est bel est bien son coût énergétique, d'après le professeur: "Le dernier rapport du GIEC était assez inquiétant (...) il faut vraiment mettre en oeuvre toutes les solutions possibles et la géothermie fait partie des solutions pour atteindre la neutralité carbone (...) il y a eu toutes sortes d'études de cycles de vie, d'empreintes écologiques, et la géothermie a une très bonne empreinte", explique-t-il.
Quid des risques sismiques?
Se pose toutefois la question des risques sismiques engendrés par cette technologie. Certains projets ont échoué du fait même de ces risques, comme à Strasbourg. A cette interrogation, Benoît Valley souligne la différence importante qu'il y a entre les projets de grande et de moyenne profondeurs: "La géothermie n'est pas dangereuse, mais il y a des risques comme avec toutes les technologies et le risque sismique en est un."
Et le professeur de préciser: "Le premier risque est pour l'opérateur de ne pas trouver les débits, les qualités de ressources et la quantité d'eau en profondeur pour opérer son système (...) Ce qui s'est développé à Strasbourg, c'est de la très grande profondeur, ce sont des projets qui vont à cinq kilomètres et pour lesquels il faut développer le réservoir et faire certaines opérations qui comportent un risque sismique supplémentaire."
"Dans la région parisienne, il n'y a pas de développement de réservoir et donc pas de sismisité induite par les opérations de géothermie. Si on développe ce type de géothermie en Suisse, on arrive à trouver des cibles en profondeur, à les identifier et puis à aller les chercher avec des forages. Le risque sismique avec ce type d'opérations est très faible", conclut Benoît Valley.
Propos recueillis par Agathe Birden
Adaptation web: Tristan Hertig