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La Suisse prend de nouvelles sanctions contre le Nicaragua

Le drapeau du parti sandiniste. Image prétexte. [Keystone - Jorge Torres]
La Suisse élargit ses sanctions contre le Nicaragua / Le Journal horaire / 23 sec. / le 13 août 2021
La Suisse a élargi vendredi ses sanctions contre le Nicaragua en raison de "la détérioration persistante des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit" dans ce pays. Elle a ajouté huit personnes sur sa liste, dont la vice-présidente et le fils du président.

Les nouvelles mesures prises par la Confédération à l'encontre du Nicaragua consistent en un gel des avoirs et une interdiction d'entrée en Suisse ou de transit aux 14 personnes concernées.

La Suisse se rallie ainsi à l'Union européenne, qui a annoncé ces sanctions il y a dix jours. Les dernières mesures dataient de juin 2020.

La femme et le fils du président sanctionnés

Rosario Maria Murillo Zambrana, la femme du président Daniel Ortega, a joué un rôle déterminant dans l'encouragement et la justification de la répression de l'opposition par la police nationale en 2018, a indiqué le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Elle a aussi publiquement menacé l'opposition et discrédité des journalistes indépendants le mois dernier.

Quant au fils du chef de l'Etat, Juan Carlos Ortega Murillo, il dirige Canal 8, l'une des principales chaînes de télévision du pays et est le chef du mouvement sandiniste du 4 mai. Par sa position, il a contribué à restreindre la liberté d'expression et celle de la presse, selon le SECO. Les autres personnes visées sont haut placées dans l'organigramme politique, juridique ou policier du Nicaragua.

>> Réécouter le 12h30 à ce sujet :

Le président du Nicaragua Daniel Ortega et l'homme d'affaires chinois Wang Jin lors de la signature de la concession de construction du canal le 14 juin 2013.
Le canal du Nicaragua trahit-il la révolution sandiniste? / Le 12h30 / 2 min. / le 18 juillet 2014

Suspension de la publication d'un quotidien

Le journal d'opposition nicaraguayen "La Prensa" a de son côté annoncé jeudi qu'il devait suspendre son édition imprimée, ses rouleaux de papier étant retenus par les services des douanes. Les arrestations d'opposants se sont multipliées ces derniers temps, à trois mois de la présidentielle.

"Nous suspendons momentanément" la diffusion du journal imprimé, "mais La Prensa continue sur les plateformes numériques. Nous continuons à faire notre travail d'information et à être la voix de ceux qui n'ont pas de voix", a déclaré à une radio locale le secrétaire du conseil d'administration du journal.

afp/aps

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Les adversaires écartés de la course à la présidence

Le président Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de se débarrasser de ses concurrents à l'approche du scrutin présidentiel du 7 novembre.

Candidat du front sandiniste de libération nationale (FSLN), cet ancien guérillero de 75 ans et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo (70 ans) n'ont désormais face à eux plus aucun candidat sérieux.

Au total, 32 opposants ont été incarcérés ou placés sous arrêts domiciliaires depuis le début juin. Parmi eux se trouvent sept candidats potentiels à la présidentielle.

La révolution sandiniste

La révolution sandiniste a éclaté le 19 juillet 1979 dans l’espoir de créer un régime démocratique au Nicaragua.

Mais deux ans plus tard, le pays est entré dans une nouvelle phase de guerre civile, opposant le Front sandiniste de libération nationale à plusieurs opposants armés et soutenus par les États-Unis. Le camp de Daniel Ortega a finalement été porté au pouvoir.