"L'argent liquide est symbole de liberté, d'indépendance et de sécurité", a lancé Richard Kohler, président du Mouvement de liberté Suisse (MLS) à l'origine de l'initiative. Pour lui, "c'est une alternative simple et accessible aux paiements électroniques pour les personnes âgées ou celles refusant tout autre moyen de paiement par conviction philosophique".
La peur d'une surveillance accrue
"De nombreux pays introduisent des limites de retrait en argent liquide. Le cash a mauvaise presse et est présenté comme quelque chose de dangereux, dépassé", a pointé Charly Pache, chargé de communication du MLS.
C'est le cas en France où il n'est pas possible de payer en espèces des achats de plus de 1000 euros (1071 francs). La Banque nationale suisse travaille, quant à elle, sur un franc numérique. Il ne sera toutefois disponible que pour les institutions financières.
"Des restrictions ou la disparition du cash ouvriraient la voie à la surveillance permanente de nos dépenses et activités", a poursuivi Charly Pache. Les initiants sont notamment inquiets de développements extrêmes, comme le "crédit social" chinois qui vise à mettre en place un système national de réputation des citoyens et entreprises.
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Dépendance aux systèmes informatiques
La dépendance aux systèmes informatiques pose également problème selon le MLS. "En cas de panne de courant, de dysfonctionnement du système de paiement ou de piratage, sans argent liquide nous n'aurions plus de possibilité de réaliser des transactions", explique Charly Pache.
A l'image de ce qui s'est produit en Suède en juillet, où plus de 800 magasins d'un détaillant ont dû fermer pendant plusieurs jours, car le système de caisse ne fonctionnait plus.
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L'initiative "Oui à une monnaie suisse libre et indépendante sous forme de pièces ou de billets" entend éviter de tels problèmes et dérives. Le texte exige que l'argent liquide soit toujours disponible en quantité suffisante et que le remplacement du franc par une autre monnaie soit soumis au vote du peuple et des cantons.
Les initiants ont jusqu'au 17 février 2023 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires. Le Parlement se penchera ensuite sur la question. En 2019, ce dernier avait déjà refusé une initiative du canton de Zoug exigeant que l'existence de coupures de 10, 20, 50, 100, 200 et 1000 francs soit ancrée dans la loi.
ats/aps