Le surveillant des prix Stefan Meierhans a comparé fin avril vingt principes actifs dont le brevet a expiré et qui génèrent un chiffre d’affaires élevé dans 15 pays de référence. Il constate, dans une infolettre diffusée jeudi, que les prix des génériques sont en moyenne 165% plus chers en Suisse. En comparaison, ceux des médicaments originaux dont le brevet a expiré diffèrent de 64%.
Monsieur Prix souligne les fortes amplitudes entre pays concernant les génériques. En Suisse, les patients paieront le même médicament cinq fois plus cher qu'en Suède, au Danemark ou en Grande-Bretagne. En Norvège, ces principes actifs coûteront un tiers de moins.
Nécessité d'instaurer des prix de référence
Pour amener les prix des génériques dans la fourchette de ceux pratiqués dans les autres pays, Stefan Meierhans propose de mettre en place un système de prix de référence. Plus de 20 pays européens y recourent déjà.
L'idée consiste à classer tous les médicaments originaux dont le brevet a expiré et les génériques dans un même groupe. Un montant de remboursement est ensuite déterminé en se basant sur un générique bon marché. Et les caisses maladie ne remboursent que ce montant. Un tel système permettrait des économies d’au moins 100 millions de francs pour l’assurance de base, selon les calculs du surveillant des prix.
Le système du Conseil fédéral critiqué
Mais son efficacité dépend en grande partie de sa conception. Stefan Meierhans est d'avis que le système de prix de référence proposé par le Conseil fédéral devrait être modifié en vue d’une meilleure maîtrise des coûts.
Monsieur Prix préconise que le principe d’économicité soit introduit lors de la fixation du prix. La valeur la plus basse obtenue à partir de la comparaison avec les prix pratiqués à l’étranger et de la comparaison thérapeutiques doivent déterminer le nouveau prix. Lors de l'examen, toutes les alternatives thérapeutiques doivent être prises en compte, indépendamment du statut du brevet.
ats/oang
Des incitations insuffisantes en Suisse
L’incitation à délivrer des médicaments génériques reste par ailleurs faible en Suisse, constate également Stefan Meierhans.
Il n'existe par exemple aucun générique en vente pour de nombreux principes actifs dont le brevet a expiré. Une émission diffusée en 2018 relevait que presque 200 principes actifs commercialisés sous forme générique en Allemagne n'existaient pas en Suisse.
Monsieur Prix déplore également le fait que les patients soient trop peu incités à exiger un générique moins cher. La loi sur l'assurance-maladie exige pourtant que les médicaments soient les plus avantageux possible.
D'autres incitations concernent la distribution. Sa marge relative doit être déterminée en fonction du générique le meilleur marché, estime encore le surveillant.