A Forum Fribourg, les quelque 300 délégués ont écouté en matinée des discours, dont celui de leur président Marco Chiesa, avant d'adopter l'après-midi des mots d'ordre pour trois objets soumis à votation le 26 septembre et le 28 novembre. Le Tessinois est d'abord revenu sur son discours du 1er août sur les villes dominées par la gauche.
Marco Chiesa a réitéré ses propos qui avaient suscité la polémique. "La police de la pensée unique est entrée en action et a voulu me dire ce que je devais penser et dire", a-t-il dénoncé. Son plaidoyer s'est concentré sur ce qu'il a appelé "la politique parasite de la gauche", un discours applaudi régulièrement par les délégués.
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"Préserver la liberté"
"La réaction prouve que j'ai piqué au vif", a relevé Marco Chiesa. Il a cité l'"initiative 99%" des Jeunes socialistes qui, en voulant introduire une nouvelle taxe sur le capital, prouve qu'"être à gauche aujourd'hui, c'est vivre au détriment des autres". "Nous nous battons pour tous les contribuables, des campagnes et des villes".
Les délégués ont ensuite écouté le conseiller national et président de groupe Thomas Aeschi. Ce dernier s'est exprimé sur "les initiatives de redistribution de l’extrême gauche et l'attaque de nos valeurs et traditions". Le Zougois a notamment dit non à la perspective d'"une Suisse non durable de 10 millions d’habitants".
Thomas Aeschi a salué, dans un discours stigmatisant une "gauche verte qui tente de détruire la Suisse", l'abandon de l'accord-cadre avec l'Union européenne et le refus de la loi sur le CO2 en juin. "Malgré les succès de l'UDC lors de la première moitié de législature", il a appelé ses membres à "préserver la liberté".
Trois non pour les prochaines votations
Lors du vote des mots d'ordres pour les prochaines votations, l'assemblée a rejeté sans surprise (par 148 contre 39 et 9 abstentions) la modification du Code civil pour permettre le "mariage pour tous", soumise à votation le 26 septembre. Cette modification du Code civil est combattue par un référendum lancé par l'UDC et l'UDF.
Interrogé à ce propos dans l'émission Forum, Marco Chiesa a rappelé que la base du parti - contrairement à ce que semble montrer le sondage SSR - a dit très clairement qu'elle y était opposée. "Et ce n'est pas une nouveauté pour un parti conservateur", a-t-il ajouté. "Mais le problème [avec ce projet] n'est pas le mariage, c'est qu'un couple lesbien puisse avoir un enfant avec la possibilité d'accéder à du sperme. Et c'est l'enfant qui en subira les conséquences", a estimé le président de l'UDC.
Les délégués ont également balayé l'autre objet de votation agendé le 26 septembre, l'initiative 99%. Le non a recueilli l'unanimité des 211 voix exprimées.
Le certificat Covid, "moyen de pression sur la population"
Les votants ont encore décidé de recommander le rejet de la loi Covid-19, soumise au peuple le 28 novembre prochain. Ils ont suivi ainsi la recommandation du comité directeur, par 181 voix contre 23.
Interrogé également à ce sujet dans Forum, le président de l'UDC a estimé que cette loi Covid visait particulièrement le certificat, "qui est à notre avis un moyen de mettre la pression sur la population, c'est une obligation cachée de se faire vacciner".
Lui-même vacciné, le Tessinois s'est dit favorable à une campagne de sensibilisation mais opposé au fait d'obliger quelqu'un à se faire vacciner. "Lorsqu'on parle de jeunes qui sont sains, j'ai de la peine à dire qu'il faut le faire. Il faut de toute façon respecter la responsabilité individuelle", a-t-il précisé.
ats/kkub
Guy Parmelin prévoit une longue négociation avec Bruxelles
Présent à Granges-Paccot tout comme son collègue du Conseil fédéral Ueli Maurer, Guy Parmelin entrevoit pour la suite des relations bilatérales "un travail de reconstruction qui prendra du temps", après l'abandon de l'accord-cadre avec l'Union européenne.
Le président de la Confédération regrette à ce propos la prise en otage de la science, avec des programmes de recherche comme Horizon Europe.
Au-delà de cet accord institutionnel avec l'UE, le président de la Confédération a plaidé en faveur d'une approche continentale globale, afin de se défendre face à l'Asie et l'Amérique du Nord. "Nous avons intérêt à trouver une solution", a insisté le ministre de l'Economie.