Modifié

Une initiative pour une économie plus respectueuse de la planète est lancée

Alors que déluges et incendies ravagent le monde à un rythme effréné, 195 pays ont commencé lundi l'adoption des nouvelles prévisions des experts climat de l'ONU, un rapport "crucial pour le succès" de la conférence climat COP26 de novembre. [KEYSTONE - CESARE ABBATE]
Lancement d'une initiative pour une économie plus respectueuse / Le Journal horaire / 24 sec. / le 24 août 2021
Une alliance de gauche a lancé ce mardi une initiative populaire exigeant un changement fondamental du système économique. L'initiative veut que l'économie suisse, y compris ses importations, se réinsère dans les limites naturelles terrestres d'ici 10 ans.

"Intempéries violentes, incendies dévastateurs et canicules: les dérèglements climatiques sont désormais bien connus de tous", a pointé la coprésidente des Jeunes Vert-e-s Julia Küng devant les médias.

Des représentants de la gauche et des experts environnementaux ont lancé l'initiative "pour une économie responsable respectant les limites planétaires". Ils ont jusqu'au 24 février 2023 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires.

L'économie doit s'adapter aux limites de la Terre

L'initiative veut que l'économie suisse s'adapte aux limites naturelles terrestres dans six domaines: le climat, la biodiversité, la consommation d'eau, l'utilisation des sols, la pollution atmosphérique et les apports d'azote et de phosphore.

Selon Julia Küng, "les bonnes intentions sont là (...) mais les priorités ne sont pas mises au bon endroit". La Confédération a par exemple fixé à 25'000 tonnes la limite pour les émissions d'ammoniac, a illustré Georg Klingler, expert climatique de Greenpeace.

Depuis 2000, ces émissions se montent toutefois à plus de 40'000 tonnes. "C'est presque le double de notre objectif", a déclaré l'expert. "Il faut changer notre manière de faire maintenant, et pas attendre 40 ans", a-t-il poursuivi.

La protection de l'environnement ne doit plus être "nice to have". Elle doit devenir la priorité numéro un.

Julia Küng, coprésidente des Jeunes Vert-e-s

Selon un rapport onusien, si les pays avaient agi en 2009, ils auraient dû réduire leurs émissions de 3,3% par an. Dix ans plus tard, ils auraient dû les réduire de 7,6%. En 2025, les réductions devraient s'élever à 15,4%.

"La protection de l'environnement ne doit plus être "nice to have". Elle doit devenir la priorité numéro un. Avant la croissance économique exponentielle et l'appât du gain", a martelé Julia Küng.

Trois limites planétaires dépassées

Julia Steinberger, professeure sur les enjeux sociétaux liés à l'impact des changements climatiques à l'Université de Lausanne, explique que la Suisse a déjà dépassé plusieurs limites planétaires, notamment le climat, la biodiversité et la fertilisation des sols.

>> Lire aussi : Le réchauffement climatique s'accélère, alerte le GIEC dans un rapport choc

"Notre situation est donc très dangereuse et risque l'existence prospère de toute l'humanité", a-t-elle ajouté. La mise en oeuvre du texte devra en outre être effectuée de manière socialement responsable.

"La Suisse doit par exemple soutenir les producteurs étrangers dans leur reconversion vers une économie responsable et un style de vie responsable doit être accessible à tous en Suisse", a expliqué la députée Aline Trede (Verts/BE).

>> Ecouter aussi l'interview d'Oleg Gafner, coprésident des Jeunes Verts, dans Forum :

Y'a-t-il trop d'initiatives environnementales? Interview d'Oleg Gafner (vidéo)
Y'a-t-il trop d'initiatives environnementales? Interview d'Oleg Gafner (vidéo) / Forum / 4 min. / le 24 août 2021

ats/aps

Publié Modifié