Malgré des soutiens "généreux" reçus ces derniers mois de ses partenaires, la plateforme mesvaccins.ch n'est pas parvenue à générer les financements nécessaires à la poursuite de ses activités. Elle a dû se résoudre à demander sa liquidation à l'Autorité de surveillance des fondations, a expliqué la Fondation mesvaccins dans un courriel adressé mardi à ses utilisateurs.
Impossible de supprimer les données personnelles
Les activités opérationnelles liées à la plateforme ont été interrompues, y compris celles qui concernaient la vaccination contre le Covid. Toutes les données, à commencer par celles des utilisateurs, restent stockées de manière sécurisée mais ne seront plus traitées. Il est donc impossible de répondre aux demandes d'envoi ou de suppression des données, y compris celles qui sont actuellement en suspens, note la fondation.
La confiance des consommateurs trahie
Selon la Protection suisse des consommateurs (SKS), environ 1200 demandes d'information et 500 demandes de suppression sont pendantes, dont un grand nombre "depuis cinq mois". La fondation va les ignorer, s'indigne l'association alémanique de défense des consommateurs, dénonçant un "scandale".
La Fédération romande des consommateurs (FRC) tient le même langage. "Les données médicales sont des données sensibles qui doivent bénéficier d'une protection étendue", a souligné son responsable de politique économique et des nouvelles technologies mercredi dans le 12h30 de la RTS. "Chacune et chacun doit pouvoir demander la suppression de ces données, c'est la loi", a rappelé Jean Busché. "Il est vraiment problématique que les demandes de suppression en suspens n'aient pas été traitées."
Situation à clarifier avec les autorités
La fondation, qui était exploitée sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique, indique que le devenir des données doit être clarifié en concertation avec l'Autorité de surveillance des fondations, l'OFSP et le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT).
Dans le cadre de sa liquidation, elle affirme s'efforcer de trouver une solution qui permette aux utilisateurs d'accéder à nouveau à leurs données. Si aucune solution n'était trouvée, les données resteraient inaccessibles dans un avenir proche, voire de manière définitive.
A la FRC, Jean Busché souligne le rôle des autorités dans ce fiasco. "Les pouvoirs publics doivent être plus exigeants en matière de cybersécurité vis-à-vis des partenariats."
ats/oang