Quelque 440 délégués du PS ont enfin pu se réunir physiquement en présentiel pour la première fois depuis les restrictions liées au Covid-19. A la mi-législature, elle a passé en revue tous les grands thèmes du moment, de la politique sociale, au climat, sans oublier la pandémie de coronavirus.
Pour les coprésidents du PS Mattea Meyer et Cédric Wermuth, la droite défend les privilèges des puissants et des propriétaires. Le PS lui "se bat pour la liberté pour tous".
Tirer les leçons du Covid
Le Covid-19 a été largement évoqué. Le conseiller fédéral Alain Berset a lancé un appel à la solidarité pour vaincre la pandémie. Cela implique de renoncer temporairement à certaines libertés afin de ne pas mettre en danger les plus faibles. La vaccination suscite des débats passionnés, "mais aussi des dérapages que je condamne", a déclaré le ministre de la santé.
Parmi les enseignements politiques et sociaux à tirer de cette crise, le parti propose d'introduire une "assurance générale de revenu" ainsi qu'un accueil extrafamilial des enfants qui relève du service public. Sur ce dernier sujet, une initiative populaire sera lancée en 2022.
Les socialistes veulent aussi des améliorations dans le domaine de l'aide sociale, en particulier une harmonisation de la législation au niveau suisse. Ils militent toujours pour une assurance maladie publique avec des primes calculées sur le revenu ainsi que pour de bonnes conditions de travail et de bons salaires dans le secteur des soins.
En signe de solidarité, le PS veut une contribution de la part des gagnants de la crise qui passerait par une hausse d'impôt sur les bénéfices. Le parti vise notamment l'industrie pharmaceutique, les acteurs du numérique et les sociétés immobilières qui ont refusé de renoncer à une partie des loyers commerciaux.
Initiative sur la place financière
Le PS entend lancer l'année prochaine une initiative populaire pour une place financière socialement et écologiquement responsable.
Quant au projet "AVS 21", actuellement discuté au Parlement, le PS annonce un référendum, car en l'état, il entraîne une réduction de rentes.
ats/cab
Mots d'ordre adoptés
Les délégués ont aussi décidé par 252 voix contre 48 et 23 abstentions de soutenir l'initiative contre l'acquisition des F-35 A. C'était le seul sujet un tant soit peu disputé. Il n'y a en revanche pas eu d'hésitations pour soutenir l'initiative des Jeunes verts "pour la responsabilité environnementale" ainsi que le référendum contre la suppression du droit de timbre d'émission.
Le PS a encore adopté ses mots d'ordre qui n'avaient pas encore été décidés à des assemblées précédentes. Le 28 novembre, le parti recommande de rejeter l'initiative pour la "désignation des juges fédéraux par tirage au sort", dite initiative sur la justice.
Le congrès s'est prononcé en faveur de l'initiative "pour des soins infirmiers forts" lancée par l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) ainsi qu'en faveur de la loi Covid-19 révisée.
Réforme des structures
Le Parti socialiste réforme ses structures dans le but de renforcer la démocratie au sein du PS, d'impliquer davantage la base et de renforcer le débat. Les délégués ont accepté une modification des statuts qui vise à "façonner le PS de demain".
"Nous sommes conscients que nous bouleversons les structures du parti", a averti la co-présidente Mattea Meyer. Les organes du PS comprennent désormais le congrès, un conseil de parti nouvellement créé et la présidence.
Le congrès remplace les assemblées de délégués qui se réunissent actuellement trois fois par an. Il aura lieu au moins deux fois par année. Un congrès extraordinaire d'une durée de deux jours aura lieu tous les deux ans.
De cette façon, le PS veut mieux impliquer la base au processus de décision. Le congrès réunit en effet un plus grand nombre de personnes que les assemblées de délégués.
Le conseil de parti nouvellement créé remplace le comité directeur, la conférence de coordination et, en partie, les assemblées de délégués. Il s'agit d'une sorte de "parlement de parti". Il se réunira au moins quatre fois par année. Le conseil de parti ne se tient pas en public, mais des débats publics sont possibles.