Avec cette interview accordée au Blick, Viola Amherd tente de couper l'herbe sous le pied de ses opposants du moment, à savoir le Groupe pour une Suisse sans armée, le Parti socialiste et les Verts. La gauche va en effet lancer mardi à Berne son initiative contre le F-35.
Pour rappel, le peuple suisse a accepté l'achat de nouveaux avions de combat l'automne dernier dans les urnes. Mais cette fois, c'est le modèle de l'appareil, sélectionné par le Conseil fédéral en juin, qui est pointé du doigt.
Et si la responsable de la Défense anticipe ce nouveau combat, c'est parce qu'elle sait que la partie s'annonce serrée. Il est pratiquement certain que l'initiative aboutira: le comité annonce avoir recueilli 70'000 des 100'000 signatures avant même le lancement officiel du texte. Et il y a un an, la votation sur l'avion de combat s'était jouée à 8000 petites voix.
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Pas de coûts cachés, répète Viola Amherd
Viola Amherd a donc des raisons d'être inquiète, même si elle assure le contraire dans le Blick: "Je pense que nous avons de bonnes chances que l’électorat approuve l’achat, parce que les faits sont de notre côté. Il ne nous reste plus qu’à essayer de bien les expliquer."
La Valaisanne balaie également l'une des principales inquiétudes que suscite l'appareil de Lockheed Martin: il n'y a pas de coûts cachés derrière le rapport qualité prix imbattable du F-35.
Selon la conseillère fédérale, si le prix du jet américain est avantageux, c'est surtout parce qu'il est le plus vendu au monde: "Plus il y a de demande, plus le prix diminue", explique l'élue. Un argument qu'elle devra marteler pendant les mois et les années à venir. Et l'enjeu essentiel, c'est d'éviter un énième retour à la case départ dans l'épineux dossier des avions de combat.
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