Viola Amherd a présenté sur la place d'armes de Chamblon (VD) la nouvelle charte de l'environnement de l'armée suisse.
Ce plan d'action prévoit des mesures concrètes pour réduire les émissions de C02 de 40%. Le coût global est estimé à 650 millions de francs.
L'armée consomme autant qu'une petite ville
La cheffe du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a affirmé que son département et l'armée entendaient favoriser la biodiversité, installer des panneaux photovoltaïques supplémentaires, miser sur les énergies renouvelables et utiliser des carburants durables.
Le DDPS, qui totalise plus de 11'000 postes à plein temps, 24'000 hectares de terrain et 7000 bâtiments et installations, consomme près de 3700 térajoules (soit l'équivalent d'une ville comme Neuchâtel ou Schaffhouse). Il émet également environ 200'000 tonnes de CO2 par an.
Un plan en 5 axes
"Le département joue donc un rôle majeur dans le domaine de l'énergie et du climat en Suisse. Il s'attelle à réduire autant que possible l'impact environnemental de l'armée et de ses autres domaines par des mesures ciblées et novatrices", écrit le DDPS dans un communiqué.
La nouvelle charte de l'environnement donne un cadre général à l'action "verte" du DDPS. Elle consiste en cinq axes prioritaires: mieux protéger la nature, ménager les ressources naturelles et réduire les émissions, viser la neutralité climatique, réduire les risques pour l'être humain et l'environnement ainsi que mieux sensibiliser et communiquer sur ces questions.
Les efforts concrets à fournir en matière environnementale sont fixés dans différents plans d'action. Le premier, relatif à l'énergie et au climat, sera suivi l'an prochain par plusieurs autres, consacrés au bruit, au sol et à l'eau.
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Limiter les carburants fossiles
Ce plan d'action du DDPS prévoit que le département affiche un bilan carbone neutre à l'horizon 2050 grâce à l'utilisation de sources d'énergie renouvelables et à la production autonome d'électricité.
Il se décline en une soixantaine de mesures applicables d'ici 2030 et qui concernent surtout l'armée, responsable de 98% des émissions totales de CO2 du département.
Les domaines de la mobilité et de l'immobilier représentent les principales sources d'émissions, précise le DDPS. Pour la mobilité, l'armée prévoit de limiter l'utilisation de carburants fossiles. Les véhicules à moteur conventionnel seront ainsi remplacés par des alternatives électriques lorsque cela est possible.
L'utilisation de carburants durables sera également étudiée. A l'avenir, ceux-ci permettront de faire fonctionner aussi bien les véhicules que les avions de combat et autres aéronefs, selon le DDPS.
Pour l'immobilier, toutes les chaudières à mazout des bâtiments seront remplacées par des systèmes de chauffage alternatifs d'ici 2030. L'installation de panneaux photovoltaïques sur toutes les toitures et les façades appropriées contribuera également à élever le niveau d'autosuffisance énergétique, poursuit le DDPS.
ats/aps