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La Suisse sous pression à propos du bureau kurde de Genève

Les Kurdes de Syrie étendent donc réseau diplomatique inofficiel avec un bureau à Genève. [RTS - Marc Menichini]
La Suisse sous pression à propos du bureau kurde de Genève / Le Journal horaire / 32 sec. / le 1 septembre 2021
La Suisse a fait l'objet de pressions de la part de la Syrie et de la Turquie en raison de l'ouverture d'un bureau de liaison par les Kurdes syriens à Genève. Damas a envoyé une note à Berne, et, à Ankara, le chargé d'affaires de l'ambassade suisse a été convoqué.

Il ne s'agit pas d'une représentation officielle dans la ville onusienne, mais d'une association au sens du Code civil suisse, qui porte le nom de "Bureau d'autonomie des régions du nord et de l'est de la Syrie en Suisse", écrit le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en réponse à une demande de l'agence de presse Keystone-SDA. Les associations peuvent être fondées librement en Suisse sans autorisation.

Le DFAE a reçu le soutien de Tiana Moser, présidente de la Commission des affaires étrangères du Conseil national et Vert'libérale zurichoise. Cette dernière a déclaré dans un entretien à Radio SRF que la Suisse était un pays libre et que de telles forces pouvaient s'organiser en association pour autant qu'elles respectent l'Etat de droit et nos valeurs.

Le DFAE souligne que la Suisse reconnaît l'intégrité territoriale de la Syrie, qui n'existe actuellement que sur le papier, car le régime de Damas ne contrôle de loin pas l'ensemble du pays. Certaines parties du nord et du nord-est, à la frontière avec la Turquie, sont administrées par des islamistes et des Kurdes.

>> Lire aussi : Les Kurdes de Syrie en quête de soutien international à Genève

Région kurde autonome du Rojava

En mars 2016, une assemblée de délégués kurdes, assyro-araméens, arabes et turkmènes avait déclaré la Fédération autonome du nord de la Syrie - également connue sous le nom de Rojava. Or toute velléité d'autonomie kurde est une épine dans le pied du gouvernement turc. Le régime syrien y voit aussi un danger pour sa propre unité étatique.

Le DFAE a ajouté que la Suisse s'engage sur l'ensemble du territoire syrien, indépendamment des lignes de conflit, conformément aux principes humanitaires et en fonction des besoins de la population touchée, en particulier des femmes et des enfants.

Depuis le début de la guerre en Syrie, la Suisse a fourni plus de 550 millions de francs d'aide, selon le DFAE. Il s'agit du plus grand engagement humanitaire de la Suisse à ce jour. La Confédération soutient également une solution politique à la crise en Syrie dans le cadre du processus de paix de l'ONU à Genève.

ats/fgn

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