Pour installer une caméra de surveillance chez soi, pas besoin d'un gros budget. On trouve des modèles de très bonne qualité à moins de 100 francs. Cependant, les caméras très bon marché et aux marques inconnues présentent des risques de hacking.
"Les caméras ne sont pas toutes identiques, surtout quand on parle de qualité de sécurité" a expliqué dans "On en parle" Steven Meyer, spécialiste en cybersécurité et CEO de ZENData à Genève. Au moment de l'achat, mieux vaut miser sur des grandes marques qui ont une réputation de sécurité à tenir. Pour le choix du modèle, le conseil est d'aller voir les critiques des utilisateurs en ligne ou le résultat de tests certifiés.
Bien choisir son emplacement
Concernant le positionnement de la caméra, Steven Meyer recommande de se poser la question "Si dans le pire des cas ma caméra se fait hacker, quels seraient les dommages?". Selon la réponse, on évitera de la placer dans sa salle de bains ou dans la chambre de son enfant.
L'angle de la caméra importe également. Si la caméra dépasse sur la fenêtre d'un voisin, celui-ci pourrait invoquer une violation de sa personnalité. En tant que privé, il n'est pas non plus permis de filmer l'espace public (voir encadré).
Sécurisation et sauvegarde des données
Il est ensuite indispensable de sécuriser son compte, rappelle Steven Meyer. "Il faut choisir un bon mot de passe, mais aussi activer le multifacteur", qui envoie un code, un SMS ou un email au moment de l'authentification.
Il existe deux options de sauvegarde, qui présentent chacune des avantages et des risques sécuritaires. Dans le cas de la connexion directe, c'est l'utilisateur qui héberge l'enregistrement, via une carte sur la caméra par exemple, et gère les accès. "Vous pouvez mettre en place la sécurité qui vous convient" note Steven Meyer.
Le Cloud quant à lui permet d'accéder à ses images "facilement et avec très peu de configuration depuis n'importe où dans le monde". En contrepartie, "on délègue la responsabilité à ces services Cloud" et on prend le risque que n'importe qui arrivant à s'identifier correctement ait accès à ses images".
Des images comme preuves d'un cambriolage
Dans le cas d'un cambriolage, les images d'une caméra de surveillance peuvent être utilisées par la police, indique Jean-Christophe Sauterel, directeur communication de la Police cantonale vaudoise. Cela demandera un gros travail de vérification, les données des caméras pouvant indiquer une fausse date ou une mauvaise heure. L'important est d'être sûr "qu'on a bien affaire à un cambrioleur et pas simplement à une personne qui passe dans le jardin".
Sujet radio: Didier Bonvin et Yves-Alain Cornu
Adaptation web: Sylvie Ravussin
Peu de recours possibles en cas de hacking
Également interrogée par "On en parle", l'avocate spécialiste des données chez Id Est Juliette Ancelle note que les recours juridiques sont assez limités, spécialement face à un prestataire qui est à l'étranger.
Selon elle, l'important en cas de hacking est d'annoncer la fraude sur un site officiel, celui du Centre national pour la cybersécurité par exemple. Il est aussi possible de déposer une plainte pénale. Et dans tous les cas, on peut demander l'effacement de ses données personnelles.
Interdiction de filmer l'espace public pour les privés
"Dès le moment où un privé a une caméra qui filmerait une partie de l'espace public, il n'est pas autorisé à le faire sans autorisation, et en principe pour un privé, le Préposé cantonal à la protection des données ne [la] donnera pas" rappelle Jean-Christophe Sauterel.
Dans le cas d'un lieu avec une clientèle, comme un magasin ou un restaurant, "on doit signaler la présence des caméras". L'avocate spécialiste des données chez Id Est Juliette Ancelle rappelle les règles en matière de droit du travail qui s'appliquent ici: "vous ne pouvez pas surveiller vos employés 24 heures sur 24 avec une caméra. Si vous installez une caméra dans votre boutique, devant la porte ou à l'intérieur, vous devez l'installer de manière à ne pas avoir vos employés qui sont filmés en permanence".