"Nous devons montrer une nouvelle voie pour la réforme de la prévoyance vieillesse", a dit le président du comité d'initiative, Josef Bachmann, mardi devant les médias à Berne. L'objectif est de réduire la redistribution du capital des jeunes générations vers les plus âgées. Il faut des adaptations "supportables pour tous".
Pour le comité, composé de personnalités de droite, le lancement mardi de l'initiative "Oui à des rentes pérennes et équitables (initiative des générations)" était nécessaire, car les projets actuels de réforme des deux premiers piliers sont bloqués.
Jugeant "illusoire" de vouloir fixer à l'avance le montant exact d'une rente, les initiants veulent briser un "tabou". Aujourd'hui, les caisses de pension n'ont pas d'autre choix que de verser des rentes minimales fixes et donc de prendre l'argent dans le capital des actifs, a expliqué Noémie Roten, cofondatrice du mouvement servicecitoyen.ch.
Une "société à deux vitesses" serait en émergence
En raison de défauts systémiques, environ six milliards de francs du capital d'épargne des jeunes sont actuellement redistribués chaque année aux retraités, ont souligné les initiants. Un quart des rentes sont financées par ce phénomène, dont ni les actifs ni les retraités ne sont conscients. Cela peut conduire à "un véritable conflit intergénérationnel".
De manière rampante mais régulière, une société à deux vitesses est en train d'émerger entre les employés et les retraités d'une part et entre les jeunes retraités et les plus âgés d'autre part. L'idée de pouvoir restructurer le deuxième pilier avec des contributions toujours plus élevées est "naïve et irresponsable".
Ce système se fait "au détriment des jeunes générations", a souligné Leroy Bächtol, président de "Team Liberté" et représentant des Jeunes libéraux-radicaux. Selon lui, les primes promises sont trop élevées et l'âge de la retraite trop bas.
Les initiants exigent "l'application cohérente du système par capitalisation", à savoir que chacun épargne pour lui-même. Ils préconisent également une adaptation périodique générale de l'âge de la retraite à l'espérance de vie.
Pression sur le monde politique
Pour les initiants, ce texte se veut complémentaire à l'initiative pour les rentes déposées en août à la Chancellerie fédérale par les Jeunes libéraux-radicaux. Celle-ci demande une augmentation de l'âge de la retraite à 66 ans puis son couplage à l'espérance de vie.
"L'initiative des générations" se veut un moyen de pression politique pour sauver la prévoyance vieillesse à moyen et long terme, a insisté David Trachsel, membre des jeunes UDC.
Les initiants ont 18 mois pour recueillir les 100'000 signatures nécessaires. Au printemps 2019, l'initiative "pour une prévoyance vieillesse respectueuse de l'équité intergénérationnelle" (prévoyance oui - mais équitable), émanant du camp de la droite, avait déjà été lancée avec des demandes similaires. Elle avait toutefois échoué au stade de la récolte de signatures.
ats/ami