De nombreux motards empruntent les cols et les routes qui tournent, en particulier le week-end. Les habitantes et habitants de Saint-Cergue, au-dessus de Nyon, en ont marre et certains n'osent même plus prendre la route principale.
"Il y a trop de motards! Ils dépassent sans visibilité", dénonce une habitante lundi dans La Matinale. Les mois d'été, elle contourne systématiquement la route blanche, comme on l'appelle ici. Ses 15 km de virages serrés sont en effet prisés des motocyclistes depuis toujours.
Un danger permanent
Pour le syndic de Saint-Cergue Paul Ménard, le ras-le bol des habitants est aujourd'hui plus fort: "Je reçois au moins deux à trois courriers par semaine. Les motards respectent les lois, mais il y a une minorité qui roulent dans un esprit de course. On ne fait pas ça sur une route cantonale!"
Le syndic se désole. "Il y a des accidents qui impliquent leurs amis. Mais deux heures après, ils recommencent. Ils touchent le bitume avec le genou, comme s'ils étaient sur un circuit moto."
Un circuit?
Yousri, 48 ans, est un motard qui habite le village. Il apprécie cette montée de la route blanche. "C'est plaisant. Grisant. Mais c'est vrai qu'il y a trop de motards", convient-il.
Pour lui, l'affluence problématique des deux-roues relance la question d'un circuit moto. "Il y aurait moins de bruit ici. Et peut-être moins d'accidents. Les gens iraient se défouler ailleurs."
Le milieu de la moto réclame depuis longtemps des circuits, mais leur création est interdite en Suisse depuis les années 50. Même les alliés des motards, comme l'Automobile club suisse, reconnaît qu'un tel projet ne trouverait pas aujourd'hui de majorité politique.
Des contrôles pas toujours efficaces
Pour se défouler, les motocyclistes vont à l'étranger, en particulier en France voisine. Mais la pandémie a limité les sorties. On retrouverait ainsi davantage de cylindrées sur nos cols, de l'avis de plusieurs observateurs.
Quant à la police cantonale, elle assure faire son possible sur le tronçon reliant Nyon à Saint-Cergue. Depuis début janvier, elle a effectué 36 contrôles de vitesse. "On a un peu moins de 3% des usagers qui sont en excès de vitesse", affirme Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise.
Depuis le début de l'année, 50 permis de conduire ont été retirés sur la route blanche. Mais "ils savent quand la police est là. Ils font des repérages. Quand la police est présente, ils se comportent correctement."
Le syndic a, lui, soufflé une idée à la gendarmerie lors de leur rencontre la semaine dernière: un stand de sensibilisation au bas de la route le week-end.
Céline Fontannaz/pwa