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La commission de gestion du National s'alarme de l'état des sols suisses

Nous aurions besoin de 2,8 planètes Terre si l'humanité vivait comme la population helvétique (image d'illustration). [Keystone - Laurent Gillieron]
La commission de gestion du National s'alarme de l'état des sols suisses / Le Journal de 7h / 1 min. / le 11 septembre 2021
La Suisse doit mieux protéger ses terres cultivables. L'appel est lancé au Conseil fédéral par la commission de gestion du Conseil national. Dans un rapport publié vendredi, les parlementaires s'inquiètent du manque d'information sur l'état des sols. En cas de pénurie, le pays n'aurait que très peu de marge pour maintenir une autosuffisance alimentaire.

Avec toujours plus d'habitants et de constructions, l'urbanisation consomme le territoire suisse et les terres agricoles.

Depuis trente ans, la Confédération élabore un plan sectoriel pour protéger les bonnes terres cultivables, aussi appelées surfaces d'assolement, là où le sol est le plus riche. Il s'agit de terres irremplaçables et essentielles pour l'agriculture et la biodiversité. Les cantons doivent notamment s'assurer qu'elles ne sont pas trop utilisées et que rien ne soit construit dessus.

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Actuellement, il y a environ 440 mille hectares de terres cultivables en Suisse, soit tout juste assez: le minimum requis n'est dépassé que de 1,59%.

"Le recul des surfaces cultivables en Suisse nous préoccupe depuis longtemps", note Thomas de Courten, conseiller national (UDC/BL) et membre de la commission de gestion. "Le problème, c'est qu'une fois qu'un sol de qualité est perdu, on ne peut pas revenir en arrière."

Le gouvernement sommé d'agir

"Notre agriculture et notre approvisionnement alimentaire dépendent du fait que nous ayons assez de sols de bonne qualité", estime Thomas de Courten.

Six ans après un premier rapport, la commission de gestion du Conseil national hausse aujourd'hui le ton. Elle demande à ce que la protection de ces terres soit ancrée dans la loi, avec une obligation de compenser chaque déclassement de surface.

"Les mesures que nous avons prises ces cinq dernières années ont des résultats, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit suffisant pour atteindre les objectifs de protection", remarque le Bâlois. "C'est pourquoi le Conseil fédéral doit prendre des mesures supplémentaires."

Les parlementaires critiquent également le manque d'information sur la qualité des terres. En Suisse, les sols restent l'un des grands points faibles de la politique environnementale.

Etienne Kocher/iar

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