Avec toujours plus d'habitants et de constructions, l'urbanisation consomme le territoire suisse et les terres agricoles.
Depuis trente ans, la Confédération élabore un plan sectoriel pour protéger les bonnes terres cultivables, aussi appelées surfaces d'assolement, là où le sol est le plus riche. Il s'agit de terres irremplaçables et essentielles pour l'agriculture et la biodiversité. Les cantons doivent notamment s'assurer qu'elles ne sont pas trop utilisées et que rien ne soit construit dessus.
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Actuellement, il y a environ 440 mille hectares de terres cultivables en Suisse, soit tout juste assez: le minimum requis n'est dépassé que de 1,59%.
"Le recul des surfaces cultivables en Suisse nous préoccupe depuis longtemps", note Thomas de Courten, conseiller national (UDC/BL) et membre de la commission de gestion. "Le problème, c'est qu'une fois qu'un sol de qualité est perdu, on ne peut pas revenir en arrière."
Le gouvernement sommé d'agir
"Notre agriculture et notre approvisionnement alimentaire dépendent du fait que nous ayons assez de sols de bonne qualité", estime Thomas de Courten.
Six ans après un premier rapport, la commission de gestion du Conseil national hausse aujourd'hui le ton. Elle demande à ce que la protection de ces terres soit ancrée dans la loi, avec une obligation de compenser chaque déclassement de surface.
"Les mesures que nous avons prises ces cinq dernières années ont des résultats, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit suffisant pour atteindre les objectifs de protection", remarque le Bâlois. "C'est pourquoi le Conseil fédéral doit prendre des mesures supplémentaires."
Les parlementaires critiquent également le manque d'information sur la qualité des terres. En Suisse, les sols restent l'un des grands points faibles de la politique environnementale.
Etienne Kocher/iar