L'étude intitulée "Zurich Can: le cannabis avec responsabilité" sera dirigée par la Clinique psychiatrique universitaire de Zurich, ont annoncé leurs responsables mardi aux médias réunis en conférence de presse.
Elle doit aussi permettre de promouvoir la santé publique, de maintenir la sécurité publique et de renforcer la protection de la jeunesse.
Dix grammes par mois maximum
Les responsables de l'étude cherchent désormais des pharmacies et des personnes disposées à fonder et à gérer un club social. Ils espèrent pouvoir compter sur dix pharmacies et dix clubs sociaux dans un an, réunissant entre 50 et 100 consommateurs chacun. La clientèle-test sera "recrutée" à partir d'août prochain. Elle devra avoir au moins 18 ans, vivre dans le canton et fumer déjà régulièrement du cannabis.
Les clients pourront acheter un maximum de 10 grammes de cannabis THC par mois. Les produits seront vendus dans différentes variétés de concentrations et de goût. Les "cobayes" disposeront d'une pièce d'identité spéciale qui les distinguera en cas de contrôle de police et les autorisera à acheter du cannabis dans les lieux de vente contrôlée, à en détenir et à en consommer.
Aval confédéral
La Confédération a introduit, cette année, un article expérimental dans la loi fédérale sur les stupéfiants. Celui-ci ouvre la voie aux essais-pilote de vente régulée de cannabis. Auparavant, l'absence de base légale a empêché des villes comme Zurich de mettre en oeuvre leurs projets, alors même que les premières réflexions des autorités municipales à ce sujet remontent à 2006.
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De Genève à St-Gall, plusieurs autres villes suisses sont intéressées par l'expérience dans le cadre d'études similaires. Elles vont également lancer leurs projets dans les mois à venir, précise Morten Keller, membre d'un groupe de travail inter-villes.
La distribution contrôlée de cannabis doit permettre de réduire les risques liés à la consommation, explique Marcus Herdener, médecin-chef à la Clinique psychiatrique universitaire. La teneur en THC est aléatoire dans le cannabis vendu sur le marché noir. Ce dernier peut en outre contenir des substances dangereuses. En outre, les cannabinoïdes synthétiques arrivés sur ce marché peuvent entraîner de lourds dégâts pour la santé.
ats/ami
Cannabis local et bio
Le cannabis destiné à la vente contrôlée en pharmacie et dans des clubs sociaux sera bio et de production suisse. Il sera standardisé et contrôlé systématiquement. Selon les directives de la Confédération, son prix devrait correspondre à celui pratiqué sur le marché noir.
La vente en pharmacie garantira la prise en charge de clients par du personnel qualifié, estime Valeria Dora, présidente du réseau des pharmacies de Zurich. Quant aux clubs sociaux qui réuniront des particuliers vendant et consommant du cannabis ensemble, ils permettront d'atteindre celles et ceux qui préfèrent éviter les lieux officiels.