Le cortège des personnes s'opposant au certificat et aux mesures anti-Covid, non autorisé, a réuni jeudi soir entre 3000 et 4000 individus. Pour protéger le Palais fédéral des débordements, la police a dû avoir recours à un canon à eau, et elle a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz irritant.
"Je condamne sans réserve tous les actes de violence contre les personnes, les biens privés ou publics", a déclaré Guy Parmelin. "Il faut être clair: nous disposons de tous les instruments démocratiques pour faire valoir ses opinions", a-t-il ajouté devant la presse en réponse à une question d'un journaliste.
Dans un tweet commun, le président du Conseil national Andreas Aebi (UDC/BE) et le président du Conseil des Etats Alex Kuprecht (UDC/SZ) ont également condamné vendredi les affrontements devant le Palais fédéral. "Le comportement de ces manifestants violents n'est pas suisse", ont-ils écrit dans leur message.
"Nous ne pouvons vaincre le virus que si nous faisons tous partie de la solution", ont-ils ajouté. A l'ouverture de la session, le président du Conseil des Etats Alex Kuprecht avait déjà appelé les opposants aux mesures sanitaires à renoncer à l'usage de la violence et aux manifestations.
Ligne rouge
Le conseiller municipal en charge de la sécurité Reto Nause a écrit jeudi soir sur twitter que la police cantonale bernoise a empêché un possible assaut sur le Palais fédéral.
Vendredi, il a estimé qu'une ligne rouge a été franchie. Jusqu'ici, il pensait les bâtiments fédéraux "sacrés". D'après les réseaux sociaux, on sait que certains opposants aux mesures contre le coronavirus ont idéalisé l'assaut sur le Capitole à Washington en début d'année, a indiqué le municipal sur la radio alémanique SRF et dans le quotidien Berner Zeitung.
Le porte-parole de la police Christoph Gnägi a précisé vendredi sur la SRF qu'il n'y avait à sa connaissance pas d'éléments concrets sur l'existence d'un plan d'attaque. La police constate toutefois que le climat lors de ces manifestations devient toujours plus agressif.
>> Lire : Le Palais fédéral mieux protégé contre les éventuelles intrusions
Balles en caoutchouc
Jeudi soir, la police cantonale bernoise est intervenue quand des manifestantes et manifestants isolés ont commencé à secouer le grillage dressé sur la Place fédéral pour protéger le Palais fédéral. Elle leur a d'abord intimé l'ordre d'arrêter. Comme ces personnes n'ont pas obtempéré, elle a fait usage de la force.
Parmi la manifestation, d'autres ont également lancé des objets et allumé des pétards en direction du Palais fédéral et des forces de l'ordre. Le recours aux balles en caoutchouc et aux gaz irritants a été limité et en petites quantités, a précisé le directeur de la sécurité Reto Nause.
Boulons dévissés
Après la manifestation, la police a constaté que des boulons du grillage de protection avaient été dévissés. "On ne peut les dévisser qu'avec des outils", a relevé vendredi le responsable de la communication Christoph Gnägi. Il faut donc en conclure qu'ils ont été enlevés volontairement.
Ce grillage existe depuis des décennies, a poursuivi le porte-parole. Mais il n'a pas toujours eu la même orientation. La police bernoise décide au cas par cas de l'installer ou pas.
La police a indiqué sur twitter qu'une personne avait été blessée lors d'affrontements entre plusieurs groupes. Pour des raisons de sécurité, plusieurs rues avaient dû être fermées.
ats/sjaq
Les "Freiheitstrychler" se distancient des violences
Les organisateurs de la manifestation contre les mesures de lutte contre la pandémie de jeudi rejettent toute responsabilité pour les débordements. Ils se distancient de "toute forme de violences".
Les "provocateurs" qui ont secoué le grillage dressé sur la Place fédéral pour protéger le Palais fédéral sont des "personnes isolées" qui n'appartiennent pas aux "Freiheitstrychler", a indiqué ce groupe dans la nuit de vendredi à samedi.
Les "Freiheitstrychler" critiquent également la police, qui n'a, selon eux, pas suffisamment protégé les manifestants pacifiques des contre-manifestants violents lors de cet événement qui n'était pas autorisé. Selon le groupe, un membre de leur propre service de sécurité a été agressé et subi des blessures de gravité moyenne.
Les explications d'Ueli Maurer
Le conseiller fédéral Ueli Maurer a pour sa part expliqué vendredi à CH Media qu'il a porté un t-shirt à l'effigie des "Freiheitstrychler" pendant environ cinq minutes lors d'une manifestation de l'UDC le week-end dernier "par pur hasard". Il a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une provocation et qu'il ne savait pas dans quel contexte ce vêtement était porté. Ueli Maurer assure avoir également appelé à la vaccination lors de l'événement.