Le 26 septembre 2021 restera dans les mémoires comme le jour où la population suisse a choisi d'ouvrir le droit de se marier à tous et toutes, indépendamment de l'orientation sexuelle. Après plusieurs décennies de lutte, les couples homosexuels pourront enfin être reconnus et fonder une famille.
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Le conseiller national genevois Nicolas Walder s'est rapidement félicité de ce résultat important pour lui sur les réseaux sociaux.
Profitant de l'euphorie de cette victoire politique, l'élu écologiste, qui a engagé sa propre vie privée au service de la campagne pour le oui, a annoncé publiquement son intention de se marier avec son compagnon, le réalisateur colombien Jorge Cadena.
"On espère que Karin Keller-Sutter va se dépêcher de mettre en place les lois pour qu'on puisse se marier rapidement", sourit-il dans Mise au Point, quelques heures après l'annonce du résultat. "Mais oui, dès que ça sera possible, nous avons décidé de nous marier."
Et les enfants? "Pas pour le moment et si ça devait arriver, ça serait par l'adoption", précisent les deux hommes.
Normaliser l'image du couple homosexuel
Ce combat, Nicolas Walder l'a porté durant de nombreuses années. L'élu genevois au Conseil national, qui évoque ouvertement son homosexualité depuis plusieurs années dans les médias, a vécu une campagne très personnelle. Durant celle-ci, il a choisi de médiatiser son couple.
"Jusque-là, je m'étais mis pour principe de garder une certaine distance avec ma vie privée", explique le politicien, désireux de protéger son compagnon de sa carrière politique. Mais durant cette campagne, les choses ont progressivement évolué.
"On a décidé assez rapidement, en fait. On n'avait pas envie de dévoiler notre intimité, mais on a remarqué qu'il y a encore beaucoup de gens qui sont mal à le dire publiquement aujourd'hui. En voyant le contexte de la Suisse, qu'il y a encore des gens qui sont dans l'homophobie, on s'est dit 'on y va', parce qu'on est fiers et heureux d'être ensemble", expliquent-ils de concert.
D'autres manières d'exister
Nicolas Walder se réjouit également de la proportion de oui lors de ce scrutin, proche du seuil symbolique espéré de 65%. "Ce qui fait plaisir, c'est de voir que tous les cantons ont accepté. Même des cantons comme le Valais ou Appenzell, où il y avait beaucoup de débat, ont finalement dit oui", dit-il.
Quant aux personnes qui ont refusé le texte, "il ne faut surtout pas les attaquer, il faut leur prendre la main et leur dire qu'il n'est pas nécessaire d'avoir peur de la suite", estime Jorge Cadena. "Il faut qu'ils apprennent qu'on a le droit d'exister et que l'hétérosexualité n'est pas l'unique façon d'exister dans notre société. C'est le respect."
Propos recueillis par Nathalie Ducommun
Texte web: Pierrik Jordan