Une part importante de la population suisse fait face à des différences de traitement en raison du célibat, que ce soit en matière d'assurances sociales ou de fiscalité. Et désormais, le "lobby des célibataires" veut faire bouger les choses.
En effet, l'ouverture de l'institution du mariage à toutes et tous renforce renforce aussi l'idée que le couple ou la famille constitue la manière principale d'exister dans la société. Dans ce contexte, les personnes qui ne sont pas mariées subissent une discrimination, estime Sylvia Locher, présidente de l'association Pro Single Schweiz.
Nombreux exemples
"En ce qui concerne les impôts, les célibataires ont un taux plus élevé que les personnes mariées", rappelle-t-elle. Mais des différences de traitement existent également du côté des assurances sociales, et notamment l'AVS, des cotisations ou encore du droit des successions. Les exemples sont nombreux.
C'est pour cette raison que le conseiller aux Etats Andrea Caroni (PLR/SG) entend déposer cette semaine un postulat au Parlement pour demander que la Confédération s'intéresse à ce sujet.
Aucun rapport de situation
"La politique a ses chouchous, comme les PME ou les familles, mais on ignore presque les célibataires", déplore-t-il. Or, "il serait déjà bien que la politique en tienne compte lors des discussions sur les soi-disant discriminations d'autres groupes", estime-t-il, soulignant qu'il n'existe pour l'heure aucun rapport sur la situation de cette catégorie de population.
En outre, les concubins font également face à des inégalités de traitements. A l'initiative d'Andrea Caroni, la Confédération devrait présenter d'ici la fin de l'année un rapport sur l'opportunité de mettre en place un "pacte de solidarité" (Pacs) suivant le modèle français, c'est-à-dire un enregistrement de partenariat civil accessible à tous et toutes, avec des conséquences juridiques moins étendues que pour le mariage.
Marie Giovanola/jop