Le trentenaire, qui comparaissait pour s'être opposé à une amende délivrée par le Ministère public, n'a pas été entendu. Il a toutefois écopé d'une peine un peu plus légère que le maximum encouru, le Ministère public ayant requis 130 jours-amende de 30 francs et 1200 francs d'amende.
L'homme comparaissait pour plusieurs actions, dont le blocage du pont Bessières, du rond-point de la Maladière et d’autres carrefours au centre-ville de Lausanne. Sa participation au blocage d'une succursale d'UBS, elle, sera jugée ultérieurement.
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Recours annoncé
Le militant écologiste a été reconnu coupable d'entrave aux services d'intérêt général, d'empêchement d’accomplir un acte officiel et de violation simple des règles de la circulation et du règlement général de police de Lausanne.
L'avocat de l'accusé, Robert Ayrton, a indiqué que son client fera recours auprès du Tribunal cantonal. "Nous sommes un peu déçus, mais nous ne nous faisions pas trop d'illusions". La question de la désobéissance civile dans la lutte contre le réchauffement climatique "est bloquée" au niveau de la justice suisse", a-t-il déploré.
Les activistes pro-climat ont préalablement affirmé à plusieurs reprises que les condamnés feront systématiquement recours et poursuivront leur action, si besoin, jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme.
"Pas des entraves, mais des actes citoyens"
Elément nouveau, les militants d'Extinction Rebellion ne plaident plus l'état de nécessité face à l'urgence climatique, un argumentaire notamment utilisé par les activistes du climat qui, en 2018, avaient improvisé une partie de tennis dans une succursale du Credit Suisse. En juin dernier, le Tribunal fédéral avait statué qu'il n'était pas possible, dans ce cadre, d'invoquer l'état de nécessité.
>> Plus de détails dans notre article : Partie de tennis au Credit Suisse: les activistes désavoués au Tribunal fédéral
Ils plaident désormais la liberté d’expression et la liberté de réunion. Ces manifestations font partie des droits fondamentaux qui fondent la démocratie et contribuent, selon la défense, au débat d'intérêt général, en cherchant à attirer l'attention du public sur l'importance des questions climatiques. Ces actions ne sont pas des entraves, résument les activistes, mais des actes citoyens de lanceurs d'alerte.
Bien que relevant la "sincérité, la franchise et la cohérence du combat assumé" du jeune homme, le juge Pierre Bruttin a estimé que "le droit de manifester n'avait pas été respecté", insistant plusieurs fois sur le respect de l'autorisation de pouvoir manifester.
Rendre visible la cause écologiste
Pour marquer le coup de ce premier procès, environ 80 sympathisants étaient venus soutenir le prévenu devant le tribunal vendredi dernier, dont le prix Nobel Jacques Dubochet. Une trentaine avait ensuite suivi l'audience dans la salle. Mercredi, ils étaient environ 40 pour l'annonce du verdict, dont 25 dans la salle d'audience.
Ils entendent répéter ces opérations de visibilisation de leur cause lors des prochains procès prévus. D'ici la fin de l'année, une douzaine d'entre eux sont déjà agendés et concernent environ 60 prévenus. Au total, quelque 200 activistes d’Extinction Rebellion doivent comparaître pour des actions de désobéissance civile qui ont eu lieu en 2019 et 2020 à Lausanne.
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Sujet radio: Xavier Alonso
Adaptation web: Vincent Cherpillod/ats
Extinction Rebellion veut paralyser Zurich
Ce n'est pas cette condamnation qui va refroidir les activistes d'Extinction Rebellion. Le groupe a annoncé jeudi qu’il allait paralyser lundi la circulation au centre-ville de Zurich.
Les activistes ont choisi deux carrefours et un pont pour y mettre en oeuvre des sit-in à partir de 12h00, ont-ils annoncé aux médias réunis à Zurich. "Si on nous évacue, nous reviendrons sur place", a prévenu un porte-parole du mouvement. Il s'agira de "perturber le trafic et la vie quotidienne".
Extinction Rebellion veut ainsi pousser le Conseil fédéral à déclarer l'état d'urgence climatique et sa mise en oeuvre rapide, afin d'empêcher "l'effondrement".