Maros Sefcovic a répondu à la demande de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Il sera l'interlocuteur du ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis pour relancer les discussions après l'échec du dossier de l'accord-cadre. Jusqu'à présent, le commissaire européen d'Autriche Johannes Hahn était en charge du dossier suisse.
Selon une diplomate, la Commission européenne a identifié la contribution de la Suisse à la cohésion de l'UE comme le principal point à clarifier avant que "quoi que ce soit" ne puisse aller plus loin. Or, sur ce dossier, le Slovaque de 55 ans a déjà fait une entrée fracassante lors de sa nomination.
Débloquer le milliard de cohésion avant tout
"La contribution à la cohésion est due par la Suisse depuis 2012! Pour nous, il ne suffit pas que cette dette soit réglée, il va aussi falloir se mettre d’accord sur la future contribution financière" de la Suisse, avait-il déclaré, souhaitant donc que Berne verse non seulement sa contribution de cohésion à l'UE, mais aussi des montants supplémentaires.
Jeudi, le Conseil des Etats puis le Conseil national ont finalement voté en faveur du déblocage de ce milliard de cohésion.
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Ouvert aux compromis
Le Slovaque a encore appelé à parler à "armes égales", une référence aux aides d'Etat, l'un des points de discorde entre la Suisse et l'UE dans l'accord-cadre institutionnel. Il a également critiqué une nouvelle fois l'absence de mécanisme de règlement des différends.
Ce discours très direct n'est, dit-on, pas tout à fait représentatif de l'homme. Ex-étudiant à Moscou au temps du communisme, Maros Sefcovic a plutôt une réputation d'homme chaleureux et de diplomate accompli. "Il va être à l’écoute de ses interlocuteurs suisses. S’il y a la moindre petite possibilité de compromis, il va vraiment essayer de trouver une solution", estime ainsi le journaliste de l'Agence de presse slovaque Jaromír Novak.
Pas son premier dossier difficile
Big Maroch ‒ son surnom ‒ parle russe, anglais et français. Commissaire européen pour la troisième fois, il n’en est pas à son premier dossier difficile. Sa méthode a fait ses preuves en 2019, quand il a mis la Russie et l’Ukraine d’accord sur le dossier compliqué du gaz. C’est aussi lui qui a été choisi par Ursula Von der Leyen pour s’occuper des relations avec le Royaume-Uni, un choix bien reçu outre-Manche.
"Il est très pragmatique et ne veut pas se compliquer la vie. Il veut s’entendre avec ses voisins, être un bon voisin, il veut aider. D’autres à la Commission, et au-dessus de lui, sont beaucoup plus idéologiques", observe le correspondant du Times à Bruxelles Bruno Waterfield.
Mais tout le monde n'est pas certain que sa nomination suffise à faire bouger les lignes. "Il est surtout, et avant tout, un technocrate expérimenté et compétent de la Commission européenne", tempère ainsi le député libéral slovaque Michal Simecka.
Sujet TV: Isabelle Ory
Adaptation web: Vincent Cherpillod avec ats