"Nous avons eu une loi des séries implacable. Deux ans de rodage avec un Covid dans la foulée, j'estime que c'est normal pour un projet de cette envergure. Le Léman Express a dû démarrer dans des conditions difficiles, mais il est en amélioration constante", assure le nouveau directeur de Lémanis, l'entreprise qui gère ce réseau ferroviaire.
Selon lui, les objectifs en termes de clients sont remplis. "Nous avons toujours parlé de 50'000 voyageurs par jour d'ici la troisième année d'exploitation. Nous les avons eu dès les deux premiers mois, avant l'arrivée du Covid. Et pour ce mois de septembre, nous pensons que les chiffres seront bons. Nous devrions avoir 45'000 voyageurs par jour, donc nous avons atteint rapidement les résultats qui étaient prévus à moyen terme", relève Mathieu Fleury lundi dans La Matinale.
Le manque de conducteurs, un "traumatisme"
Malgré un optimisme affiché, le Léman Express fait toujours face à un problème de taille: le manque de conducteurs. Les CFF connaissent en effet un nouveau pic dans la pénurie de mécaniciens de locomotives et plusieurs trains ont été supprimés ou retardés dernièrement.
"Pour une entreprise, être touchée dans son activité de base, soit conduire des trains, ça a été terrible. C'est vraiment un traumatisme au sein de la maison. La seule vraie solution, c'est de former des conducteurs", réagit Mathieu Fleury.
Il indique que de nouveaux mécaniciens arriveront au terme de leur formation fin octobre. "Je remercie tous ceux qui sont sous pression. C'est quand même très difficile, tous les conducteurs actuels doivent pallier ce problème et on sait qu'ils sont extrêmement fatigués."
Deux mondes
Le coronavirus a aussi eu un fort impact sur le plus grand réseau transfrontalier d’Europe. "Le Conseil fédéral demande à la population de bouger le moins possible et de ne pas se regrouper. Nous, on fait du transport public. Donc forcément, nous sommes contre le message principal", rappelle Mathieu Fleury.
Celui-ci se félicite donc de ces deux premières années d'exploitation. "Fondamentalement, ce réseau est compliqué. Nous avons dû mettre ensemble deux mondes, deux pays, deux systèmes ferroviaires qui n'avaient rien à faire ensemble. Si nous avions voulu un projet parfait dès le départ, nous ne l'aurions jamais lancé", affirme le patron de Lémanis.
Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Guillaume Martinez