Les éditeurs de journaux face à une pénurie de papier pour imprimer leurs pages

"Ce n'est pas impossible qu'à terme nous devrons agir sur la pagination, explique le directeur du Nouvelliste David Genolet, mardi dans La Matinale. Cela fait partie des mesures que nous anticipons, mais ce n'est pas la mesure prioritaire."

Ainsi, le quotidien valaisan diminue "toutes les opérations spéciales" pour "laisser le maximum de place au contenu rédactionnel". Il a également affiné la distribution en kiosque afin de "produire moins de numéros qui ne seraient pas vendus" et il a limité l'attribution d'éditions à l'interne.

Le Nouvelliste n'est pas le seul journal romand à être concerné. Tamedia, éditeur notamment des quotidiens 24 heures et La Tribune de Genève, demande, par exemple, à ses rédactions de veiller à leur consommation de papier.

Une pénurie mondiale

Car, depuis la crise du Covid-19, les éditeurs et imprimeurs sont confrontés à un marché du papier mondial très tendu. Des difficultés qui se sont accentuées à l'été.

Avec les restrictions et les confinements, moins d'arbres ont été abattus, les usines papetières ont tourné au ralenti, et la production de pâte à papier (ou pulpe), base de la fabrication du papier et du carton, a chuté d'autant, tandis que la demande a augmenté notamment pour satisfaire les vendeurs en ligne.

Le papier, "80%" des revenus pour les journaux

"La réduction de la pagination est une évidence pour la plupart des éditeurs, estime le directeur de l'Association mondiale des éditeurs de journaux Vincent Peyrègne. S'ils ne l'ont pas encore prise en considération, ils vont certainement le faire très rapidement."

Il estime toutefois que le manque actuel de papier ne va pas accélérer la transition numérique des journaux, car le journal papier génère encore "80% des revenus" pour les éditeurs.

Les éditeurs espèrent donc que le recyclage de vieux papier reprenne des forces et que la pénurie ne soit ainsi que temporaire.

Romain Carrupt/vajo