Le nutri-score informe sur les nutriments - sel, sucre, acides gras saturés, protéines ou fibres – contenus dans un produit. L'autocollant va du vert au rouge, du positif pour la santé au plus problématique. Cet étiquetage volontaire est en place dans plusieurs pays européens, dont la Suisse. Un algorithme définit le nutri-score.
L'USP considère que ce système n'est pas au point. "On ne peut pas simplement juger les aliments sur la seule base de leurs nutriments", estime Michel Darbellay, membre de la direction à l'USP.
L'USP demande des modifications
"On connaît la pyramide alimentaire. Le nutri-score devrait intégrer une approche plus globale et moins focalisée sur les produits. Nous aurions besoin comme amélioration d'une reconnaissance, aussi, des produits naturels. Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui ceux-ci soient comparés à un soda et même moins bien notés! C’est totalement aberrant", argumente Michel Darbellay.
Le jus de pomme et le lait sont, par exemple, des produits victimes du système selon l'USP, qui demande de revoir complètement le concept. La faîtière suggère ainsi d'inclure "le degré de transformation des aliments ainsi que la présence d'additifs. Elle propose aussi "de différencier les acides gras saturés dans l'algorithme du nutri-score" afin de ne pas pénaliser les produits laitiers, a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
"Il amène de la clarté"
La conseillère nationale Verte vaudoise Léonore Porchet admet que le nutri-score n'est pas une formule magique, mais elle estime qu'il représente tout de même une source d'information utile. "Il amène de la clarté. Il permet aux consommateurs et consommatrices de choisir plus facilement entre des aliments de compositions qui semblent similaires mais qui peut-être ne le sont pas", affirme-t-elle.
"Le nutri-score n'est évidemment pas à un stade de perfection", reconnaît l'élue écologiste. "Il est encore jeune. Il mérite d'être mis à l'épreuve de la pratique, notamment avec son application à large échelle. Dans ce cadre-là, je suis toujours favorable à des améliorations", assure-t-elle.
Un premier rapport de la part du comité scientifique est attendu pour le début de l'année prochaine. Cette assemblée de spécialistes, proposés par chacun des sept pays membres, a été mandatée pour fournir une expertise sur une éventuelle adaptation de l'algorithme du nutri-score.
Sujet radio: Camille Degott
Traitement web : Antoine Michel
Géopolitique de l'étiquette
L'Union suisse des paysans n'est de loin pas la première organisation à mener la charge contre le nutri-score. Celui-ci est mis en place dans six pays (Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne, Suisse), en plus de la France, dont il est originaire. L'agence administrative Santé publique France, qui dépend du Ministère de la santé, est l’unique propriétaire de la marque déposée "nutriscore". Ce système d'étiquetage a dès lors pu être vu comme de l'impérialisme alimentaire. En Italie, il fut perçu, notamment par le plus grand syndicat agricole, comme une attaque contre la gastronomie méditerannéenne.