LE CHANGEMENT
Depuis le 13 septembre, un certificat Covid est obligatoire pour entrer dans les restaurants, les théâtres, les salles de concert, les cinémas, ainsi que pour tous les loisirs en salle, sportifs compris.
Jusqu'à ce lundi 11 octobre, une personne non-vaccinée pouvait se rendre dans ces lieux après avoir effectué, gratuitement, un test rapide antigénique ou un test PCR.
Mais le Conseil fédéral a décidé de les rendre payants, estimant que la collectivité n'a pas à prendre en charge leur coût pour les personnes qui ne veulent pas se faire vacciner.
LES EXCEPTIONS
Les tests resteront en revanche gratuits pour certains groupes. Les personnes allergiques aux vaccins pourront continuer à se faire tester gratuitement sur présentation d'une attestation médicale.
Celles qui n'ont reçu qu'une dose de vaccin et qui sont en attente de la seconde pourront profiter de la gratuité des tests rapides antigéniques et tests PCR salivaires groupés jusqu'à la fin novembre.
Et le dépistage pour toutes les personnes de moins de 16 ans restera gratuit. Les certificats pour les moins de 16 ans sont utiles pour partir à l'étranger comme en Italie. Les familles n'ont ainsi pas à payer les tests exigés par certains pays pour les enfants.
Pour les personnes avec des symptômes, qui doivent continuer de pouvoir se faire tester gratuitement, selon la volonté de la Confédération, un document sera émis attestant de la positivité ou de la négativité au virus, mais ce dernier ne pourra pas faire office de certificat Covid, et sera dépourvu du fameux QR-code d'identification, explique le président de la Société vaudoise des pharmacies Christophe Berger, lundi dans La Matinale.
Accès aux EMS et aux hôpitaux
Une autre exception, elle aussi gratuite, prévue pour les personnes désireuses de rendre visite à un proche dans un EMS ou un hôpital sera traitée de la même manière: "On donnera à ces personnes des attestations sur leur positivité ou négativité, mais pas le QR-code", précise-t-il.
La Confédération prendra en outre à sa charge les coûts de la délivrance de certificats Covid pour les tests répétés. Il s'agit d'inciter à poursuivre ces tests sans que le canton ou l'entreprise qui ont décidé de les organiser aient à supporter ces coûts. Une période de transition est à prévoir jusqu'à ce que tous les laboratoires et les cantons aient changé leurs processus.
La Confédération veut encourager le plus d'entreprises, écoles, institutions possibles à procéder à ces tests répétés.
LE PRIX
Le prix de référence actuellement est d'environ 50 francs pour un test, soit le montant que les prestataires recevaient jusqu'ici de la part de la Confédération pour chaque test effectué. Les pharmacies, les médecins généralistes et les centres de test officiels des cantons sont libres de fixer le prix du test.
Selon une enquête de la RTS en Suisse romande, le prix de ces tests est proche de la recommandation émise par la Confédération, soit 50 francs. Quelques-uns dépassent ce montant: un prix de 57 francs a ainsi été relevé dans une pharmacie de Sierre. Mais en moyenne, les officines, hôpitaux ou centres médicaux facturent 46 francs.
Pour l'heure, un phénomène généralisé de prix cassés n'a pas été observé, même si quelques très bonnes affaires en matière de dépistage ont été relevées dans des centres médicaux à Lyss (25 fr.) et surtout à Bienne (11 fr.), ce qui donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent les prix trop élevés pratiqués en Suisse.
Charges administratives lourdes selon les pharmacies
D'autres pharmacies ont lancé un système de fidélité, avec le cinquième test gratuit dès 4 tests payants, ce qui ramène le coût moyen du test à 32 francs.
Achetés en gros, les dispositifs de test coûtent environ 7,70 fr./pièce. Mais "il y a beaucoup de saisie" derrière un test, s'est défendu lundi soir dans Forum un pharmacien lausannois. Il décrit des charges nombreuses et coûteuses en personnel et estime la marge finale à 30% environ, quelque chose de "conventionnel" dans ce secteur.
"Trop cher", dénonce la FRC
Pour le responsable Santé de la Fédération romande des consommateurs (FRC) Yannis Papadaniel, le prix des tests est globalement "trop cher". "Il est légitime de demander des prix plus raisonnables", estimait-t-il lundi dans La Matinale. "Finalement, nous avons affaire à un phénomène qu'on rencontre aussi pour d'autres dispositifs médicaux ou de denrées de santé en Suisse: les prix sont toujours plus chers."
Selon lui, cet îlot de cherté s'explique "en partie" par le prix des analyses en laboratoire, car les salaires sont plus élevés. "Mais le décalage en matière de salaire ne justifie pas tout. Parce qu'il y a aussi du matériel, par exemple le réactif du test, qui est vendu plus cher sans que cela se justifie."
vajo avec ats