Quelques mois seulement après avoir approuvé à 60% la loi Covid-19, les Suisses sont de nouveau appelés à s'exprimer sur le texte. Ou plutôt sur ses modifications de mars.
Principale pierre d'achoppement: le certificat Covid, dont les bases légales ont été posées au printemps. Son utilisation et son extension dans la vie quotidienne sont en revanche de la compétence du Conseil fédéral. Il peut aussi décider de ne pas en faire usage.
Remontés par les récentes décisions du gouvernement, les Amis de la Constitution, le Réseau choix vaccinal, l'Alliance des cantons primitifs et la Coupe est pleine veulent biffer toutes les adaptations de mars.
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Formules fortes
"Le 8 septembre, le Conseil fédéral a largement dépassé les bornes en élargissant le certificat à tous les lieux de loisirs, de culture et de formation", a dénoncé Michelle Cailler, porte-parole des Amis de la Constitution. "Il a homologué la ségrégation dans notre pays."
"Le certificat désavantage deux millions de personnes", a complété Sandro Meier, du comité directeur de l'association. Seules les personnes vaccinées peuvent aller au stade. Les employeurs peuvent quant à eux demander à leurs salariés non vaccinés de rester à la maison, alors que les vaccinés peuvent travailler sur place.
Et Michelle Cailler de s'insurger contre un "apartheid sanitaire". Le certificat instaure en outre une "obligation vaccinale déguisée", d'autant plus flagrante que les tests sont désormais devenus payants. "On essaie de contraindre la population par le porte-monnaie." Or, la vaccination reste facultative en Suisse.
"Surveillance de masse"
Les opposants au texte dénoncent également une "surveillance de masse électronique", à l'image de ce qu'il se passe en Chine. Pour le porte-parole de l'Alliance des cantons primitifs Josef Ender, le manque de protection des données est particulièrement inquiétant.
La loi acte encore, selon lui, une extension des pouvoirs du Conseil fédéral aux dépens du Parlement et des citoyens. "C'est anti-démocratique et dangereux."
A l'exception de l'UDC, les partis soutiennent le gouvernement
Des arguments déjà réfutés par le gouvernement. La loi Covid-19 est le principal instrument de lutte contre les conséquences sociales et économiques de la pandémie. Plusieurs aides financières ont été étendues avec les modifications de mars, a-t-il pointé.
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Le certificat sanitaire a quant à lui permis à la population de retrouver une vie sociale aussi normale que possible, a-t-il souligné, soutenu par tous les partis à l'exception de l'UDC. L'alternative serait de fermer à nouveau des secteurs entiers et restreindre les activités sociales.
Si le référendum est accepté en novembre, plus aucun certificat ne pourra être émis à partir du 19 mars 2022. Toutes les autres adaptations de mars tomberont également à cette date. Les autres mesures contenues dans la loi Covid-19 seraient maintenues. Tout comme les mesures de lutte se basant sur la loi sur les épidémies, telles que le port du masque ou les fermetures de commerce..
ats/ami