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Près de 20% du personnel de soins en EMS envisage souvent de changer de métier

Argent de poche en EMS
Près d'un quart des employés d'EMS envisage de quitter leur poste / La Matinale / 1 min. / le 13 octobre 2021
Malgré une satisfaction plutôt bonne vis-à-vis de leur branche, près d'une personne sur cinq dans le personnel de soins et d'accompagnement en EMS envisageait de changer d'emploi en 2020, selon une étude publiée mardi. Et la pandémie a sans doute eu une influence négative sur les conditions de travail.

En moyenne, 17% du personnel interrogé dans cette étude transversale, menée entre 2018 et 2020 et publiée par l'Observatoire de la santé (Obsan), disait penser souvent à quitter son travail. Ces intentions étaient le plus souvent rapportées par le personnel de niveau tertiaire (21%) et le moins souvent par le personnel d’aide non qualifié (11%).

Ainsi, plus le personnel soignant est diplômé, plus il envisage de changer d'emploi. L'étude souligne une "tendance inquiétante au vu des difficultés du secteur à recruter, notamment du personnel de niveau tertiaire".

Pourtant, 84% des personnes sondées pour cette étude se disaient satisfaites de leur place de travail, sans différences majeures selon les niveaux de formation. Ce résultat est similaire aux taux de satisfaction rapportés dans d'autres branches professionnelles, relève l'étude.

Cependant, près d'un quart des sondés déclaraient se sentir incapable de fournir les soins nécessaires. Au total, 76% des membres du personnel disaient être plutôt ou très satisfaits de leurs possibilités de donner aux personnes résidentes les soins dont elles ont besoin. L'appréciation varie légèrement selon le niveau de formation.

Effets sur la santé

Les horaires et plannings de travail étaient globalement appréciés, avec près de 80% des travailleurs et travailleuses qui s'en déclarent satisfaits. Par ailleurs, à peine plus de la moitié du personnel des EMS se disait satisfaite de son salaire.

Cependant, un quart des sondés se plaignaient d'épuisement, de lassitude ou d’un manque d’énergie, et 22% ont des douleurs au dos ou aux reins. La part du personnel voyant leur vie privée plus ou moins affectée par leur travail oscillait entre 22% et 40%.

Un peu moins d'une personne sur cinq rapportait des difficultés à s'endormir ou des insomnies, et la même proportion disait avoir eu beaucoup de douleurs dans les membres ou les articulations.

Dans la conclusion de leur étude, les auteurs soulignent que la pandémie de Covid-19 a sans doute eu une influence négative sur les conditions de travail au sein des EMS. Mais ces résultats publiés indiquent que le personnel était déjà sous pression avant la crise.

Revalorisation

Pour résoudre les difficultés mises en lumière par l'enquête, les auteurs suggèrent de réhausser les salaires et de redorer l'image véhiculée par la profession.

Dans l'avant-propos de l'étude, le directeur de l'association professionnelle Curaviva, Daniel Höchli, souligne que le personnel est soumis à une forte charge physique et psychologique, et que l'importance d'une bonne gestion de la santé s'est encore renforcée en raison de la pandémie, tant pour le bien-être des personnes prises en charge que pour le personnel soignant.

"Une image archaïque d'une formation et d’un travail moins exigeants dans le domaine des soins de longue durée est toujours répandue, regrette-t-il.

L'étude a été réalisée entre 2018 et 2020 dans des EMS de Suisse romande et alémanique. Les données ont été collectées auprès de 4442 travailleurs et travailleuses travaillant dans 118 EMS (dont 20 établissements romands), à travers des questionnaires sur un échantillon de convenance non représentatif.

jop avec ats

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