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L'EPFL met en place des mesures contre le harcèlement et la discrimination

L'EPFL annonce vouloir lutter contre le harcèlement et la discrimination [KEYSTONE - LAURENT GILLIERON]
L'EPFL met en place des mesures contre le harcèlement et la discrimination / Le Journal horaire / 32 sec. / le 13 octobre 2021
L'EPFL renforce sa lutte contre le harcèlement sexuel, le sexisme et l'homophobie. L'école dévoile en parallèle les résultats d'une enquête, dans laquelle 30% des personnes interrogées déclarent avoir été victimes de commentaires inappropriés ou désobligeants sur le campus, et près de 3% des étudiantes de viol.

C'est la commission Polyquity de l'Association estudiantine AGEpoly de l'EPFL - qui promeut l'égalité de genre sur le campus via son projet #PayeTonEPFL - qui avait tiré la sonnette d'alarme en décembre 2020. Elle avait recueilli de nombreux témoignages d'étudiantes et d'étudiants sur des expériences de harcèlement sexuel, de sexisme, de gestes déplacés, de menaces ou d'homophobie.

>> Les détails : Des étudiants de l'EPFL dénoncent des cas de harcèlement et de sexisme

Depuis janvier dernier et sous la direction de la vice-présidente pour la transformation responsable (VPT) à l'EPFL, une Task Force Harcèlement A-Z & Promotion d'une culture du respect a été mise sur pied avec six groupes de travail, dont AGEpoly. Son rôle est de mettre en place des mesures de prévention et de sensibilisation, et d'assurer que les situations de harcèlement ou de discrimination soient gérées avec la plus grande attention.

Deux structures distinctes vont prochainement remplacer le dispositif actuel afin d'améliorer le point d’entrée et le suivi des plaintes, a indiqué mercredi l'EPFL: le Réseau Soutien & Confiance, qui sera le dispositif de première prise en charge des situations, et le Bureau Conformité Respect, chargé de la gestion des plaintes. Ce dernier sera dirigé par une personne externe et indépendante de l'EPFL, afin de garantir un traitement impartial et efficace.

Instauration d’une "Safe Zone"

"Le but est d'une part d’assurer que toute personne de l'institution susceptible d'accueillir une victime de harcèlement soit suffisamment formée pour le faire de manière adéquate et la rediriger en fonction des besoins, et, d'autre part, d'avoir un système de dépôt de plaintes qui soit impartial, efficace et humain", explique Gisou van der Goot, vice-présidente pour la transformation responsable.

Les travaux de la Task Force ont aussi permis de prendre des mesures en matière de prévention et de soutien lors des événements festifs de l'EPFL, avec notamment l’instauration d’une "Safe Zone" et de personnel formé pour la prise en charge des personnes harcelées, relève l'Ecole.

Une campagne de communication est en outre en cours sur les campus avec la promotion de six valeurs-clés: égalité, diversité, dialogue, responsabilité, tolérance et inclusion. Des formations en ligne sont également en cours d’élaboration pour la communauté EPFL.

Plaintes trop rares

Parallèlement à toutes ces mesures, l'EPFL a livré les premières analyses d'une enquête sur les discriminations, le harcèlement et les violences au sein de l'institution, menée auprès de 2512 personnes du 3 juin au 3 juillet dernier. Dans l'ensemble, 80% d'entre elles se déclarent satisfaites du climat général.

Toutefois, 30% d'entre elles déclarent avoir été victimes de commentaires inappropriés ou désobligeants à l'EPFL au cours des cinq dernières années. Le pourcentage monte à 44% s'agissant des femmes ayant répondu au sondage. Un quart des femmes interrogées déclarent même avoir été victimes de harcèlement psychologique.

Concernant les violences sexuelles, un tiers des étudiantes mentionnent avoir été victimes de contacts physiques non désirés, 14% d'agressions sexuelles et près de 3% de viols. L'enquête révèle aussi que les personnes victimes de harcèlement ou de discrimination portent rarement plainte, du fait notamment de la méconnaissance des procédures. Les personnes qui portent plainte sont, elles, rarement satisfaites.

"Cela nous attriste qu'autant de femmes, et surtout d'étudiantes, ont répondu au sondage en exprimant un sentiment d'insécurité sur le campus. Nous devons donc travailler pour combattre ce sentiment d'insécurité, qui est néfaste en soi", affirme Kathryn Hess, vice-présidente associée aux affaires estudiantines.

ats/ami

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