Un féminicide a lieu toutes les deux semaines en Suisse, selon l'association StopFemizid qui recense les meurtres de femmes. Ainsi, la semaine dernière, une femme a été agressée à l'arme blanche à Zurich et est décédée alors qu'un homme a avoué ce week-end avoir abattu une femme à Netstal (GL).
Ce dernier féminicide est le 21ème sur le territoire suisse depuis le début de l'année.
Nommer la cause
Depuis cet été, les associations d'aide aux victimes sont déçues: une motion réclamant des statistiques officielles a été rejetée par le Parlement.
Simone Eggler, responsable de l'association Brava, anciennement Terre des femmes Suisse, interrogée lundi dans le 12h45, relève que "ces personnes sont tuées parce qu'elles sont des femmes ou sont classées comme telles. Et c'est très important de nommer cette cause et aussi de la reconnaître. Il est également important que l'enquête soit faite, c'est-à-dire que chaque cas individuel soit examiné".
Enquête sur tous les homicides
Dans le cadre de la Convention d'Istanbul, la Suisse mène actuellement des enquêtes supplémentaires sur tous les homicides. La Confédération veut obtenir d'ici 2024 des informations plus détaillées sur les conditions de vie des victimes et des auteurs ainsi que sur les motifs et les causes de l'infraction.
Pour Gian Beeli, chef de l'unité violence au Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes, "l'objectif est de mieux connaître la manière dont les homicides se produisent et, bien sûr, d'en déduire des mesures permettant de prévenir ces homicides à l'avenir".
Les premières conclusions devraient être disponibles dès le début de l'année prochaine. Les organisations d'aide aux victimes espèrent qu'elles apporteront un nouvel éclairage sur la violence à l'égard des femmes.
Sandra Brand/Fanny Moille/lan