Du point de vue purement mathématique, cette répartition serait justifiée. Avec près de 27% d'intentions de vote, l'UDC maintiendrait incontestablement ses deux sièges. Mais derrière le premier parti de Suisse, l'écart se resserre. Le PS et surtout le PLR continuent à perdre du terrain. Les deux formations occupent chacune deux fauteuils gouvernementaux, dont la légitimité est aujourd'hui remise en question.
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Il y a ensuite les partis qui ne sont pas au Conseil fédéral. En se stabilisant à plus de 13%, les Verts sont confortés dans leurs ambitions d'y entrer. Quant aux Vert'libéraux, ils affichent la plus forte progression et tutoient les 10% de parts électorales dans le dernier sondage. Ils se mettent eux aussi à rêver d'un ou d'une représentante au gouvernement, comme l'a clairement dit leur président Jürg Grossen ce week-end.
Un Conseil fédéral à neuf sièges?
Mais si les Vert'libéraux ont le vent en poupe en ce moment, ils ne rivalisent pas encore sérieusement avec leurs concurrents. Ils n'ont aucun siège au Conseil des Etats, et une seule élue dans un exécutif cantonal. Ce manque d'expérience les pénalise.
De plus, la formule magique n'est pas que mathématique, mais aussi politique, puisque c'est le parlement qui élit le gouvernement. Pour y entrer, il faut donc convaincre une majorité, ce qui compromet les chances des Vert'libéraux d'accéder au Conseil fédéral en 2023.
Une vieille idée fait toutefois son chemin en ce moment au parlement: une commission prône un gouvernement à neuf membres. En agrandissant le bateau pour lui permettre d'accueillir plus de monde, cela pourrait résoudre ce casse-tête de représentativité politique.
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Marielle Savoy/asch