Les chats errants sont un véritable fléau parce qu'ils font leurs besoins n'importe où, et ce jusque sur les coussins des terrasses, avec des mauvaises odeurs à la clé. Mais ils transmettent aussi des maladies comme le typhus à leurs congénères domestiques.
Ces chats sauvages n'étant pas castrés, ils sont aussi beaucoup plus agressifs. Ils se battent, cassent du matériel ou tuent des oiseaux, notamment des espèces protégées.
Mais surtout, ils se reproduisent à grande vitesse, engendrant des petits chatons qui ont de grandes probabilités de mourir lorsqu'ils ne sont pas pris en charge par des humains.
La traque des trappeurs
Face à cette multitude de problèmes, la meilleure solution est de stopper leur prolifération par la stérilisation. Mais pour l'opérer, il faut attraper les chats, ce qui n'est pas toujours simple.
En Valais, c'est le rôle des trois trappeurs bénévoles de la SPA. Ils sont mandatés par des privés ou des communes pour intervenir, mais il est souvent trop tard pour agir, a critiqué le trappeur Didier Gast cette semaine dans La Matinale.
Celui-ci appelle ainsi les exécutifs communaux à se montrer plus proactifs, afin qu'il n'ait pas à passer trop d'heures à traquer des chats sauvages. La capture d'un de ces animaux peut en effet prendre beaucoup de temps, à part si c'est un privé familiarisé avec l’animal en question qui s'en est chargé avant d'appeler la SPA.
Pour emprisonner un chat errant, Didier utilise une cage dans laquelle est placée de la nourriture. Il doit alors attendre que l'animal soit tenté par la pâtée et entre de lui-même dans la cage. Les trappeurs n'emploient pas la force, même si les chats peuvent parfois se montrer agressifs.
Des vétérinaires réticents
Une fois que le chat est capturé, le trappeur l'emmène chez la vétérinaire pour la stérilisation. Mais encore faut-il trouver un vétérinaire qui veut bien s'en charger, car tous les médecins animaliers n'acceptent pas de le faire, de peur de propager des maladies dans leur cabinet.
Entre les communes qui tardent à tirer la sonnette d'alarme et des vétérinaires peu enclins à la stérilisation, l'activité des trappeurs n'est donc pas évidente. En outre, certaines personnes nourrissent les chats sauvages et tentent de s’opposer à ce qu’ils soient emmenés, de crainte qu’ils soient tués.
Car un remède aux chats errants plus radical existe: leur tir. C'est pourquoi la SPA se démène pour l'alternative des trappeurs et de la castration. Avec au final des chats errants relâchés en bonne santé là où ils ont été attrapés.
Reportage radio: Romain Carrupt
Adaptation web: Frédéric Boillat
Un effet de la pandémie?
La pandémie et le télétravail ont dopé les adoptions d'animaux de compagnie. Conséquence quelques mois plus tard, les refuges pour animaux de Neuchâtel et de Fribourg croulent sous les chatons. Car les chats qui sont mal pris en charge et qui n'ont pas été castrés, se reproduisent de façon inquiétante.
Actuellement, la société protectrice des animaux fribourgeoise compte par exemple 94 chats au refuge, soit presque le double du nombre habituel. "On suppose que c'est l'effet de la pandémie, grâce à différents petits indices", explique sa directrice Nathalie Genilloud, qui atteste de l'existence d'une surpopulation de chats errants dans le canton de Fribourg.
"On a des chats qui nous sont apportés comme ayant été trouvés errants", mais qui présentent toutes les caractéristiques de chats qui ont des propriétaires, explique-t-elle. "Il y a quelqu'un qui s'est occupé d'eux et qui, à un moment donné, n'a plus voulu s'occuper d'eux. Et on n'arrive pas à retrouver le propriétaire, car ils ne sont pas identifiés."