L'espérance de vie moyenne à la naissance des citoyens et des citoyennes suisses a reculé en 2020, à 81 ans pour les hommes et à 85,1 ans pour les femmes, en baisse respectivement de onze mois (-1,1%) et six mois (-0,6%) par rapport à 2019.
Une telle diminution n'avait pas été observée depuis 1944 chez les hommes et 1962 chez les femmes, indique lundi l'Office fédéral de la statistique dans un communiqué.
Logiquement, le recul est plus particulièrement marqué pour les personnes âgées. Entre 2019 et 2020, l'espérance de vie à 65 ans a diminué de 3,5% pour les hommes (19,3 ans au lieu de 20), tandis que celle des femmes est passée de 22,7 ans à 22,2 ans (-2,2%).
Plus de deux ans en moins pour les Genevois
Au niveau cantonal, les baisses de l'espérance de vie à la naissance sont spécialement marquées à Genève (-2,3 ans), au Tessin (-2,3 ans) et à Obwald (-2,5 ans) pour les hommes, et dans le Jura (-1,8 an), à Genève (-1,5 an) et à Schwyz (-1,4 an) pour les femmes. La situation est similaire en ce qui concerne l'espérance de vie à 65 ans.
Ces différences régionales se constatent également au niveau du taux de mortalité. Entre 2019 et 2020, la hausse du taux de mortalité se situe entre +25% et +27% à Genève, dans le Jura et au Tessin et dépasse les 20% dans les cantons de Fribourg, Vaud ainsi qu'à Schwyz et Obwald. Une hausse considérable en comparaison d'autres cantons situés à l'est ou au nord, comme les Grisons et Bâle-Ville où la hausse se situe en-dessous de 5%.
Nombre record de décès depuis 1876
De manière globale, l'année 2020 se démarque par son nombre record de décès: 76'195 contre 67'780 en 2019. Une valeur aussi élevée n’a jamais été observée en Suisse depuis l’enregistrement systématique des décès par les offices d’état civil en 1876. Mais cela doit également beaucoup au vieillissement tendanciel de la population.
Car, à titre de comparaison, les décès liés au Covid-19 ont jusqu'à maintenant été beaucoup moins nombreux que ceux liés à la grippe espagnole de 1918: 7600 personnes en 2020, soit 0,9 décès pour mille personnes, contre 22'000 morts en 1918, soit 5,6 pour mille.
L'espérance de vie a également chuté de manière bien plus considérable durant la grippe espagnole, qui a touché principalement des personnes âgées de 20 à 40 ans, avec une baisse de 10,1 ans.
Les deux pandémies présentent toutefois des similitudes: la deuxième vague de contamination a eu lieu durant les mêmes mois de l'année, avec un pic en novembre. Dans les deux cas, la mortalité a été plus grande dans l'ouest et le sud du pays et touché plus d'hommes que de femmes et le nombre annuel de décès toutes causes confondues a atteint une valeur record en 1918 et 2020.
ats/jop
Indicateur mathématique
L'espérance de vie à la naissance est un indicateur mathématique, calculé sur la base des quotients de mortalité, qui représente la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui serait soumise, à chaque âge, aux conditions de mortalité de l'année considérée. Quant à l'espérance de vie à un âge donné, elle représente le nombre moyen d'années restant à vivre au-delà de l’âge donné dans les conditions de mortalité par âge de l'année considérée.