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La désinformation s'est accrue avec la pandémie, les réseaux sociaux montrés du doigt

L’Université de Zurich publie une étude sur la qualité des médias suisse, eux aussi bouleversés par la pandémie mondiale de Covid-19. Aperçu des résultats
L’Université de Zurich publie une étude sur la qualité des médias suisse, eux aussi bouleversés par la pandémie mondiale de Covid-19. Aperçu des résultats / 19h30 / 1 min. / le 25 octobre 2021
La désinformation est devenue un problème important en Suisse suite à la pandémie, selon la moitié de la population interrogée dans un sondage. Réseaux sociaux, médias alternatifs et portails vidéo sont montrés du doigt, même si la qualité médiatique est restée stable dans l'ensemble.

Pour 49% des personnes interrogées par le Centre de recherche sur le public et la société (fög) dans le cadre des Annales 2021 sur la qualité des médias, la désinformation est un problème "important" ou "très important".

Et ce surtout pour la gestion de crises sociétales. Près d'un quart de la population déclare tomber "souvent" ou "très souvent" sur de fausses informations.

Les médias traditionnels pour vérifier les informations

D'après les participants à cette étude de l'institut universitaire zurichois, les principales sources de désinformation sont les réseaux sociaux (62%). Suivent les médias alternatifs (39%), les portails vidéo (36%) et les applications de messagerie (28%).

Les médias traditionnels tels que les sites d'informations (20%) ou la télévision (13%) sont moins souvent cités comme source de désinformation. Au contraire, la population se base sur les infos issues des médias journalistiques (61%), de la Confédération et des autorités (68%) pour vérifier le contenu des "fake news".

Pas d'alarmisme

De manière générale, les médias ont accordé une très grande attention au coronavirus pendant la deuxième vague de la pandémie, en automne 2020. Cette focalisation a cependant été moindre par rapport à la première vague malgré l'explosion du nombre d'infections. Le Covid-19 y était présenté plus rarement comme une menace que pendant la première vague.

Ce constat contredit un alarmisme souvent reproché aux médias, estime Mark Eisenegger, directeur du fög, cité dans le communiqué de l'Université de Zurich. En outre, le reproche fait aux "reportages obséquieux" dépourvus de critique ne se confirme pas non plus: la proportion de contenus médiatiques très positifs sur les autorités est demeurée très faible (0,3%).

>> Les précisions dans le 12h45 :

Les "fake news" et la pandémie sont des défis majeurs pour les médias, selon une étude de l'Université de Zurich
Les "fake news" et la pandémie sont des défis majeurs pour les médias, selon une étude de l'Université de Zurich / 12h45 / 1 min. / le 25 octobre 2021

Manque de diversité

Autre élément positif, les chiffres et les statistiques ont fait plus souvent l’objet d’un éclairage de la part des médias en comparaison avec la première vague pandémique (21%, contre 12% pendant la première vague).

Le manque de diversité des experts interrogés par les médias durant la deuxième vague constitue toutefois un bémol. Les voix issues de la médecine, de la virologie et de l'épidémiologue ont continué à dominer alors que presque tous les domaines de la société ont été touchés par la pandémie. Parmi les scientifiques interviewés, les femmes ont gagné en visibilité (21%) par rapport à la première vague (12%). Elles restent toutefois largement sous-représentées.

>> Interview dans le 12h30 de Philippe Amez-Droz, chargé de cours au MediaLab de l'Université de Genève, spécialiste de l'économie des médias :

Une vue sur quatre journaux du dimanche. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Le classement des meilleurs médias 2020 a été révélé à Zurich / Le 12h30 / 5 min. / le 25 octobre 2021

ats/boi

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La qualité reste stable

Dans l'ensemble, la qualité des médias est restée stable au cours des douze mois observés par le fög. La part de contextualisation sous forme d'articles de fond a même cessé de reculer pour la première fois depuis six ans.

Radios publiques ou sites d’informations sur abonnement continuent à se caractériser par une qualité supérieure. Néanmoins, les journaux pour pendulaires et la presse de boulevard en ligne ont amélioré leur qualité en raison de l’actualité et de leur accent plus marqué sur la politique.

De manière générale, la part de contenu politique a progressé de 5 points, à 37%, alors que celle des sujets plus légers tels que le sport (10%, -1,5 point) et les thèmes de société (30%, -1,3 point) ont quelque peu reculé.

Divergences sur le soutien aux médias

Pour financer durablement le journalisme face à la chute des recettes publicitaires - médias en ligne compris -, 37% des personnes interrogées se disent favorables à un soutien actif aux médias privés. Le camp des opposants est de taille identique. Les indécis représentent un quart de la population. En comparaison internationale, l'acceptation d'un soutien direct est élevé en Suisse.

Le journalisme de qualité, qui s’acquitte de ses fonctions démocratiques, a besoin de ressources, estime le fög. "Il se dessine toujours plus qu'il ne peut être financé que par un soutien direct aux médias", souligne Mark Eisenegger. Ce soutien devrait notamment bénéficier aux petits médias et aux jeunes pousses contribuant à la diversité du paysage médiatique et à l’information de la population.