Philippe Nantermod: "La loi Covid est moins liberticide que d'imposer de nouvelles fermetures"
Le 28 novembre prochain, la population suisse se prononcera sur les modifications de la loi Covid-19 datant du mois de mars, qui contiennent notamment la prolongation d'aides financières, l’organisation du traçage, mais aussi et surtout l'introduction du certificat sanitaire.
C’est ce dernier point qui cristallise les tensions et divise partisans et opposants. Samedi dernier, quelque 10'000 personnes se sont encore rassemblées sur la Place fédérale à Berne pour crier leur mécontentement et réclamer le retour des libertés.
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Un instrument nécessaire
Dans le camp des partisans à la modification de la loi Covid-19, le conseiller national PLR Philippe Nantermod (VS) en est convaincu: le pass sanitaire est un instrument nécessaire pour venir enfin à bout de cette pandémie qui, depuis presque deux ans, chamboule profondément la vie de la population.
"Je crois malheureusement que c’est le seul instrument dont on dispose aujourd'hui pour éviter des mesures qui ont fait beaucoup plus de dégâts par le passé", a-t-il insisté au micro de La Matinale mardi. "Ce qui a vraiment divisé dans la crise jusqu'ici, ce sont les mesures de semi-confinement qui ont imposé la fermeture des restaurants, la fermeture des cinémas ou la fermeture de la culture."
Depuis l'arrivée du certificat sanitaire, la Suisse offre enfin, selon lui, une alternative permettant aux personnes vaccinées, testées ou guéries de pouvoir continuer à vivre normalement. "La loi Covid-19, et plus particulièrement le pass sanitaire, est moins liberticide que d'imposer de nouvelles fermetures." C'est en tout cas une mesure plus proportionnée: "Quand bien même elle peut crisper un certain nombre de personnes qui voient là une espèce d'outil de discrimination, on leur apporte au contraire une solution beaucoup moins incisive en termes de restriction des libertés fondamentales", poursuit-il.
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Ne pas confondre cause et remède
Concernant les manifestations qui rassemblent régulièrement des milliers d'opposants à travers le pays, Philippe Nantermod rappelle que la politique en Suisse ne se joue pas dans la rue mais dans les urnes.
"Je crois qu’on confond la cause et le remède", ajoute-t-il. "On fait croire que c’est l’aspirine qui cause la migraine alors que c’est bien l’inverse. Si on a dû adopter une loi sur le Covid, c’est bien parce qu’il y a une pandémie. Et les mesures que l’on met en œuvre ont pour objectif de réduire les effets de la pandémie."
En outre, selon le conseiller national PLR, le certificat sanitaire encourage la vaccination, mais ne l'oblige pas. "Si on refuse de se faire vacciner, c'est notre droit", insiste-t-il. Avant d'ajouter qu'il sera toujours possible de sortir, ou d'aller au restaurant. "Il suffit juste de se faire tester", précise-t-il, ce qui est très facile et peu cher d'après lui. "On peut aujourd'hui trouver des tests pour seulement 10 francs."
"Intérêt public" à se faire vacciner
Et la vaccination encadre aussi plus largement le fonctionnement social en temps de pandémie. Car comme il l'explique, elle sert à protéger individuellement les personnes, mais elle diminue aussi le risque de transmission du virus. Et ce, alors même qu'elle ne donne pas toujours une protection complète. "Du point de vue de l'intérêt public, il y a un vrai intérêt à se vacciner. C'est ce qui est dit depuis le début par le Conseil fédéral et par toutes les autorités sanitaires."
S'il ne faut pas peindre le diable sur la muraille, la situation est d'autant plus préoccupante que les cas augmentent dans certains pays européens, comme en Grande Bretagne. La situation semble donc urgente, sans compter que le froid revient en Suisse. "L'an dernier, à la même période, le nombre de cas a explosé pour atteindre des chiffres dramatiques", met en garde Philippe Nantermod.
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Propos recueillis par David Berger
Adaptation web par Fabien Grenon