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Quelque 30'000 chiots aux documents parfois falsifiés ont été importés en Suisse en 2020

En 2020, 30’000 chiots ont été importés en Suisse. Une enquête révèle la falsification des informations livrées sur ces animaux.
En 2020, 30’000 chiots ont été importés en Suisse. Une enquête révèle la falsification des informations livrées sur ces animaux. / 12h45 / 1 min. / le 29 octobre 2021
L'an dernier, quelque 30'000 chiots ont été importés en Suisse. Une enquête de la télévision alémanique relayée dans le 12h45 montre que leurs documents sont parfois falsifiés.

Depuis le début de l'année, à la frontière entre le canton de Saint-Gall et l'Autriche, le vétérinaire cantonal saint-gallois a déjà saisi cinq chiens livrés par l'entreprise slovaque Elitdog. Leur problème? Avoir des documents d'identités falsifiés, comme le déplore dans le 12h45 Matthias Diener, le vétérinaire cantonal saint-gallois.

"Ils ont manipulé jusqu'à leur date de naissance, et ça ne va pas", précise-t-il.

Certains chiens pas vaccinés contre la rage

Certains chiens ne sont par exemple pas vaccinés contre la rage et doivent être placés en quarantaine. D'autres livrés par la même entreprise ont été confiés à la clinique vétérinaire de Zurich. Sur les 500 livraisons contrôlées, environ 70% présentaient des irrégularités.

Si l'entreprise réfute tout manquement, la Confédération a décidé aujourd'hui d'intervenir.

"Nous avons porté plainte auprès du Ministère public saint-gallois, parce que cette entreprise a principalement livré la Suisse à travers la frontière saint-galloise", indique Liv Sigg, collaboratrice scientifique de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, déplorant que les personnes responsables en Slovaquie ne puissent pas être arrêtées sur la base d'une plainte.

Primauté de la protection des données

Se pose aussi la question de savoir pourquoi la Suisse ne collabore pas sur ce dossier avec les autorités slovaques.

"Si toutes ces irrégularités sont confirmées, ce serait alors justifié de faire fermer cette entreprise. Mais j'ai besoin que la Suisse me donne ces informations", précise Jozef Bires, chef de l'autorité vétérinaire slovaque. A quoi l'office vétérinaire de la Confédération rétorque: "Pour des raisons de protection des données, nous ne sommes pas autorisés à rapporter ces cas à la Slovaquie."

Cette affaire montre que pour l'heure, la Suisse demeure impuissante face à un marchand de chiens peu scrupuleux s'il est basé à l'étranger.

>> Revoir le sujet de Temps Présent sur le trafic de chiens sur internet :

Mon chien sur internet, enquête sur un sale trafic
Mon chien sur internet, enquête sur un sale trafic / Temps présent / 55 min. / le 27 février 2020

Karin Baur/Séverine Ambrus/fgn

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