Si les principaux adversaires déclarés du texte sont regroupés autour des "Amis de la Constitution" et de l'UDC, un petit quart des sympathisants et sympathisantes de gauche se montrent critiques envers le certificat sanitaire, selon le sondage publié vendredi 22 novembre.
>> Lire aussi : La loi Covid et l'initiative sur les soins infirmiers partent du bon pied, selon le premier sondage SSR
Ainsi, quelques voix à gauche appellent à voter non le 28 novembre. Dans les manifestations contre le certificat Covid et les mesures sanitaires, qui se sont multipliées ces dernières semaines, on a pu voir apercevoir par exemple des drapeaux rouges de la "Freie Linke", la gauche libre.
Membre de ce parti, la conseillère communale de la ville de Berne Simone Machado annonce qu'elle refusera le texte. "Le certificat est une exclusion et une surveillance de masse, ça touche les valeurs de la gauche, les droits fondamentaux", estime-t-elle.
Elle fustige également le fait de déléguer le contrôle de ces certificats, une "tâche policière", à des acteurs privés.
"Campagne de vaccination échouée"
En Suisse romande, le parti anticapitaliste SolidaritéS Vaud est également critique face au certificat sanitaire. Il laisse la liberté de vote à ses sympathisants.
"La quasi-intégralité des mesures proposées dans cette loi sont à soutenir. Par contre, nous nous opposons au certificat Covid", explique Franziska Meinherz, membre de SolidaritéS et élue Ensemble à Gauche à Lausanne.
"Nous sommes tout à fait pour la vaccination, qui est le meilleur moyen à court terme pour lutter contre la pandémie", précise-t-elle. Mais selon SolidaritéS, "la Confédération fait payer la population le prix d'une campagne de vaccination échouée".
Réduire l'impact humain
Mais pour l'écrasante majorité des élus de gauche, cette loi reste essentielle. Pour le conseiller national et vice-président du Parti socialiste Samuel Bendahan, toutes les mesures ont été mises en place pour réduire l'impact humain de la pandémie.
"Ce qui réduit nos libertés et qui fait du mal à tous les êtres humains, c'est les malades, les morts et les hôpitaux qui peuvent être surchargés", estime-t-il.
Face aux craintes, dialoguer et informer
Chez les Verts, l'opposition au certificat sanitaire, et plus généralement aux mesures sanitaires, est également présente chez un petit quart de ses membres. Le parti a donc lancé la semaine passée une campagne d'informations destinée à répondre aux craintes de ses électeurs et électrices.
"On va reprendre une communication plus intense avec nos membres et sympathisants en leur ré-expliquant certains points qui éveillent des craintes, et en essayant d'y répondre concrètement", confirme Isabelle Pasquier, conseillère nationale et vice-présidente du parti écologiste.
Entre celles et ceux qui jugent cette loi liberticide, et les autres qui invoquent l'importance des aides économiques, le débat est semblable à celui qui a eu lieu en juin avant la première votation sur la loi Covid.
Muriel Ballaman/Julien Bangerter/jop