Jusqu'au 31 mars prochain, tous les véhicules circulant sur une grande partie des routes françaises doivent être équipés de pneus à neige ou, à défaut, avoir des chaînes à neige à portée de main dans le coffre. La mesure concerne 48 départements, des Alpes aux Pyrénées en passant par les Vosges, la Corse, le Massif central et le Jura.
Et cette obligation, que les préfets doivent encore préciser commune par commune, donne des idées en Suisse.
Important d'intervenir en amont
La loi suisse permet de punir tout individu qui cause un accident ou entrave la circulation en roulant l'hiver avec des pneus d'été. Mais le Bureau de prévention des accidents (BPA) aimerait aller plus loin. Il voit dans une obligation des pneus d'hiver un véritable enjeu de sécurité routière.
"Nous sommes d'avis qu'il faut franchir un pas supplémentaire dans la législation", a expliqué son porte-parole lundi dans La Matinale de la RTS. "Il ne faut pas seulement pouvoir intervenir lorsqu'un accident a eu lieu", a souligné Nicolas Kessler. "Nous préférerions pouvoir intervenir en amont, donc faire de la véritable prévention, et éviter toute situation dangereuse sur nos routes".
Distances de freinage nettement plus longues
Le TCS estime lui aussi que les pneus d'hiver sont indispensables durant la mauvaise saison, mais juge qu'une obligation n'est pas nécessaire. L'organisation préfère les campagnes de sensibilisation comme celles qu'elle met sur pied.
"On peut sensibiliser les utilisateurs pour leur expliquer qu'un pneu d'hiver n'est pas un pneu neige, que c'est un pneu efficace à partir de 7 degrés et que c'est une question de sécurité", a détaillé son porte-parole Laurent Pignot. Sans de tels pneus, "les distances de freinage augmentent considérablement, la tenue de route est dégradée, et on peut provoquer un accident qui peut être très, très grave".
Un impact limité sur la sécurité
La question a déjà été soulevée au niveau politique, avec pas moins de trois interventions aux Chambres fédérales depuis 2012 - sans succès.
Selon le Conseil fédéral, l'impact sur la sécurité routière resterait limité. Sur 55'000 accidents annuels, moins de 50 sont dus à une conduite inappropriée sur une chaussée enneigée.
Cléa Favre/oang