Une 2e ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève est "indispensable", selon Nuria Gorrite
Au moindre problème survenant sur la ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève, c'est tout le trafic qui est interrompu. Les passagers ont pu le constater à plusieurs reprises ces dernières années, comme en 2020 après une fuite de gaz à proximité de la gare de Morges, ou encore en 2019 lorsque la neige est venue semer le trouble.
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Pas de parcours alternatif
Le problème est qu'il n'y a pas de parcours alternatif pour les trains, comme l'a souligné ce mercredi soir sur le plateau du 19h30 Nuria Gorrite. Une deuxième ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève est donc "indispensable", selon la conseillère d'Etat vaudoise en charge du Département des infrastructures et ressources humaines (DIRH).
"Le cas de l'arc lémanique, deuxième métropole économique du pays, est unique. On a une seule ligne pour relier ses deux grands pôles. Partout ailleurs, notamment en Suisse alémanique, il y a toujours une redondance, c'est-à-dire une deuxième ligne", a-t-elle déploré. "On fait la preuve par le chaos" que "la seule alternative, c'est l'interruption du trafic" sur une ligne qui transporte 20'000 passagers par heure.
"Nous avons demandé les fonds nécessaires à la Confédération qui nous a octroyé 660 millions. Il faudrait le double pour construire une double ligne, c'est-à-dire quatre voies, entre Morges et Allaman dans quinze ans", a déploré la ministre vaudoise. "Il est temps de planifier cette fameuse ligne en souterrain, vraisemblablement à l'horizon 2050", a-t-elle ajouté.
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Parent pauvre des investissements fédéraux
Selon elle, la Suisse romande a toujours été le parent pauvre des investissements de la Confédération. L'arc lémanique est tributaire des choix qui ont été faits de mettre l'argent dans les NLFA autour du Gothard et de la métropole zurichoise. Aujourd'hui, il faut sortir des plans d'infrastructures ambitieux, a-t-elle encore martelé. Berne doit désormais sortir d'une vision "purement comptable" et débloquer les fonds pour créer une telle infrastructure.
En attendant, le nombre de voyageurs sur l’axe lémanique continue d’enregistrer une importante hausse. De 25’000 pendulaires par jour en 2000, on est passé à 60’000 aujourd’hui. Pour 2030, ce chiffre devrait grimper jusqu’à 100’000. D’ici là, les voyageurs devront s’armer de patience, avant de peut-être voir le bout du tunnel de la nouvelle ligne.
Sujet TV: Joël Boissard, Céline Brichet et Philippe Revaz
Adaptation web: Fabien Grenon avec l'ats
"On doit commencer à faire la planification de l’urbanisation en sous-sol"
Même son de cloche du côté d'Olivier Français, conseiller aux Etats (PLR/VD) et membre de la Commission fédérale des transports. Pour lui, il n'y a pas de doute, la construction d'un tunnel serait la meilleure solution pour éviter de nouvelles interruptions de trafic ferroviaire entre Lausanne et Genève.
"On n’a pas à urbaniser seulement en surface. On doit commencer à faire la planification de l’urbanisation en sous-sol pour trouver des solutions. En particulier sur les infrastructures collectives. On a la chance d’avoir des gens qui savent faire des tunnels", souligne-t-il dans le 19h30. Avant d'ajouter: "On sait aussi qu’en termes de sécurité de ligne, on est bien meilleur qu’avec une ligne en surface. Et on a aussi nettement moins de nuisance."