Le niveau de sécurité est plus élevé avec le certificat "2G" car le risque d'infection est plus faible, note l'épidémiologiste Marcel Tanner dans une interview diffusée samedi dans la Schweiz am Wochenende. Le président de l'Académie suisse des sciences ajoute toutefois que le certificat "3G" (expression empruntée à l'allemand ("geimpft" pour vacciné, "genesen" pour guéri et "getestet" pour testé, ndlr.) est meilleur pour la société dans son ensemble car c'est une réglementation plus "vivable".
Le scientifique note encore que le second G, qui fait référence aux personnes guéries, présente aussi des incertitudes: ceux qui n'ont été que légèrement infectés ou qui n'ont présenté que peu ou pas de symptômes ne sont pas solidement protégés contrairement à ceux qui ont développé une forme plus sévère de la maladie.
Milo Puhan, directeur de l'Institut d'épidémiologie, de biostatistique et de prévention de l'Université de Zurich, émet également des réserves. Il souligne que, si en théorie le certificat "2G" peut présenter un avantage, il n'est pas facile d'évaluer l'ampleur de son effet car il n'existe pas encore de données scientifiques solides. Ces dernières sont nécessaires pour savoir si cette réglementation est applicable et si elle permet de prévenir plus d'infections que le certificat "3G", précise-t-il.
D'autres mesures plus importantes
Pour l'épidémiologiste Marcel Salathé, le certificat "2G" n'est pas la mesure sur laquelle il faut se focaliser maintenant. La discussion sur cette question détourne l'attention des "facteurs importants": davantage de premières injections et des vaccinations de rappel rapides. Ce sont ces éléments centraux qui permettront de passer l'hiver sans surcharge du système de santé, souligne-t-il.
Didier Trono, responsable du Laboratoire de virologie et de génétique de l'EPFL est du même avis. En Israël, où les taux d'infection avaient augmenté de façon spectaculaire, l'incidence a diminué depuis l'administration d'une troisième dose de vaccin, illustre-t-il. Et de conclure qu'il existe une solution et que la Suisse peut la mettre en oeuvre.
Il faudrait peut-être aussi raccourcir la durée de validité des tests antigéniques de 48h à 24h. Cela renforcerait la sécurité, estime Didier Trono.
Les mesures actuelles pas suffisantes
Seul Richard Neher, de l'Université de Bâle, se prononce clairement en faveur de la 2G. Selon lui, il est "manifeste" que les mesures sanitaires actuelles ne sont pas suffisantes pour empêcher l'augmentation du nombre de cas. Les tests, nécessaires pour obtenir le certificat "3G", réduisent certes le risque d'infection mais ne sont toujours qu'un instantané.
D'un point de vue épidémiologique, le certificat "2G" fait sens, en particulier s'il est combiné à une campagne intensive de tests, vaccinations et vaccinations de rappel, souligne Richard Neher.
Plusieurs pays ou régions ont déjà introduit le certificat "2G". C'est notamment le cas de l'Autriche qui a introduit lundi cette règle pour les restaurants, les hôtels et les lieux culturels.
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ats/lan