L'obligation du port du masque dans les écoles et les structures préscolaires avait soulevé des craintes concernant le développement des enfants et la reconnaissance des émotions en particulier.
C'est dans ce contexte qu'une équipe de chercheuses du Département femme-mère-enfant du CHUV et de l'Institut universitaire de formation et recherche en soins de l'UNIL a mené une étude pour comprendre comment les enfants font face à cette situation.
Cette étude parue dans le journal JAMA Pediatrics et réalisée dans plusieurs garderies de la région lausannoise auprès de 276 enfants, montre que les enfants de 3 à 6 ans reconnaissent les émotions de colère, joie et tristesse malgré le port du masque, indique mardi le CHUV dans un communiqué.
Une grande capacité d'adaptation
Concrètement, les enfants sans problème de développement traité se sont vu proposer des photos d'acteurs avec et sans masques qui exprimaient une émotion. Les enfants sont parvenus à identifier l'émotion exprimée avec précision dans deux tiers des cas, explique le Centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne.
Les émotions des visages masqués étaient plus difficiles à détecter, mais dans une faible proportion. "Nos résultats démontrent que les enfants ont une grande capacité d'adaptation qu'il ne faut pas sous-estimer", affirme Myriam Bickle Graz, médecin associée dans le Service de néonatologie du CHUV.
"Les résultats confirment que la reconnaissance des émotions est légèrement moins bonne sur des visages masqués. Mais cette différence, bien que statistiquement significative, est faible, avec une marge globale de 4%", relève-t-elle.
D'autres études avec des résultats similaires
D'autres études ont déjà montré que les masques n'empêchaient pas totalement les enfants de percevoir les émotions. Une étude américaine de l'Université du Wisconsin-Madison avait par exemple affirmé fin 2020 que masquer les expressions faciales rendait, certes, l'identification des émotions plus difficile, mais pas impossible.
Elle expliquait aussi que le masque n'altérait pas plus la capacité des enfants à lire les émotions que les lunettes de soleil.
ats/boi