Dans les établissements qui n'exigent pas de pass sanitaire, comme les commerces, la population suisse semble avoir repris ses habitudes. "Les Suisses sont retournés dans les magasins", affirme le secrétaire général du Trade Club Vaud Alain Chappuis. Seule différence: ils font un peu moins de lèche-vitrine, mais ils consomment plus quand ils mettent les pieds dans un magasin. "Le panier moyen est monté par rapport à 2019", rapporte Alain Chappuis.
Dans l'ensemble, les magasins non alimentaires ont presque retrouvé leur niveau d'avant-crise. Plusieurs enseignes dans les grands centres commerciaux, telles que SportXX ou Chicorée, s'en sortent même mieux qu'avant la pandémie.
Qu'en est-il des activités extérieures qui n'exigent pas le certificat? Au Zoo de la Garenne, la clientèle a augmenté de 10% par rapport à la même période avant la pandémie. D'autres, comme le Zoo de Bâle, demandent tout de même le pass Covid pour toutes leurs installations, une différenciation entre les parties extérieures et intérieures étant trop compliquée.
L'établissement bâlois a ainsi connu une baisse des visites de 7% en octobre par rapport à 2019. Est-ce l’effet du certificat? La direction voit plutôt l’effet de la météo maussade.
Corrélation entre taux de vaccination et fréquentation
Pourtant, l'instauration du pass sanitaire a eu un effet visible sur toutes les activités qui l’exigent, comme les musées, les salles de sport ou les cinémas, constate le professeur d'économie à l'Université de Lausanne Rafael Lalive. Il participe au suivi de la consommation suisse (Monitoring Consumption Switzerland), qui repose notamment sur les paiements par carte. "On voit un recul dans toutes les activités qui nécessitent un pass et ce recul est plus marqué dans les régions où le taux de vaccination est plus faible", explique Rafael Lalive.
Ce recul n'a toutefois été que temporaire dans certains endroits. Les musées, par exemple, sont plutôt satisfaits et leur faîtière affirme que la clientèle suisse est de retour. Cette dernière est en moyenne plus âgée et plus vaccinée que dans d'autres lieux d'activité. De leur côté, les cinémas ont été sauvés par le blockbuster James Bond, sorti le 30 septembre dernier.
Plus difficile hors des grandes villes
Dans les lieux qui visent une clientèle plus jeune et moins urbaine, en revanche, la situation reste difficile. "Jusqu'au 12 septembre, on fonctionnait quasiment normalement et, avec le certificat Covid, la salle s'est vidée de moitié du jour au lendemain", relate Cyril Portier, responsable administratif de l'établissement valaisan Vertic-Halle, qui propose une salle d'escalade et de jeux pour enfants. "Ils ne sont pas revenus depuis", constate-t-il.
Avec des clients de tout âge qui ont déserté et une résistance à la vaccination selon lui plus forte en Valais que dans les grandes villes, le responsable désespère de voir les aides prendre fin, comme si la situation était revenue à la normale.
Sandrine Hochstrasser/iar