A partir du mois de janvier, le taux d'activité de cinq conseillers communaux de la Grande Béroche sera augmenté, mais uniquement pendant deux ans. Le but est d'évaluer la pertinence de la mesure pour ensuite éventuellement la pérenniser.
Dans cette commune neuchâteloise qui a fusionné en 2018, les autorités sont de plus en plus sollicitées. Le mi-temps inscrit sur le papier ne correspond pas à la réalité du terrain, selon son président Hassan Assumani. "Il y a des séances à l'interne, des représentations de la commune le soir ou les week-ends. Parfois, c'est aussi pendant mes heures de pause entre midi et deux et tout ça prend entre 40 et 44 heures de travail par semaine. On est payé à 50 mais on travaille à 100%."
Une question d'urbanisation
Pour le politologue Karim Lasseb, cette question qui traverse plusieurs communes en Suisse se pose notamment car les communes font face à une urbanisation croissante. "Les élus ont besoin de plus de temps pour s'occuper des affaires de la commune. Une surcharge de travail peut être une limite pour le bon fonctionnement de l'exécutif", explique-t-il jeudi dans La Matinale.
L'augmentation de la population change le travail de la commune car "les séances sont plus contraignantes et il faut se pencher sur les dossiers avec plus de temps", relève le politologue. De plus, les transformations dans les communes "peuvent susciter des attentes ou des demandes nouvelles de la part de la population", ajoute-t-il.
Diversifier les profils
Des études montrent que professionnaliser ces postes permet "d'académiser les exécutifs, c'est-à-dire d'améliorer les profils des élus, et également de rationaliser les décisions prises", soulève Karim Lasseb.
"C'est un travail à plein temps et ce que j'ai remarqué dans mes recherches, c'est que lorsque le mandat est partiel, ce sont surtout des indépendants qui vont occuper ces postes car ils sont plus flexibles. Alors que là où le mandat est professionnalisé, il y a une diversification du profil", analyse-t-il.
Selon le politologue, le coût financier d'un tel changement doit encore être évalué et cela risque d'être compliqué pour les communes qui ont déjà des budgets très serrés. Toutefois, augmenter le nombre de sièges pour s'occuper de la charge de travail n'est pas envisageable pour Karim Lasseb. "On repousse le problème plus loin car on a déjà de la peine à recruter dans certaines communes", conclu-t-il.
Sujet et interview radio: Romain Bardet et Valérie Hauret
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva