Dans de nombreux cas, l'acte se déroule sur le lieu de travail, comme le montre une étude réalisée en Suisse alémanique, en Allemagne et en Autriche. Le nombre de victimes de cyberharcèlement a augmenté de 10,6% outre-Sarine par rapport à 2018, selon l'étude "Mobbing et cybermobbing chez les adultes" publiée jeudi par l'alliance allemande contre le cyberharcèlement.
L'enquête a été réalisée du 2 au 11 août. Près de 4000 personnes âgées de 18 à 65 ans ont été sondées: 1000 en Suisse alémanique, 1000 en Autriche et 2000 en Allemagne.
Les chiffres sont "alarmants" chez les jeunes de 18 à 24 ans qui débutent leur vie professionnelle. Près d'une personne sur deux se dit victime de harcèlement, et 21% de cyberharcèlement.
Femmes et jeunes
Les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés: 38% d'entre eux ont déclaré avoir déjà été victimes de harcèlement moral. Les auteurs de l'étude concluent que le risque de harcèlement moral est 1,4 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
La moitié des victimes de mobbing et de cybermobbing sont sévèrement ébranlées: perte de l'estime de soi, troubles obsessionnels compulsifs, la fuite dans l'alcool ou d'autres substances addictives, etc. Une victime sur huit a des pensées suicidaires.
Le mobbing est présent dans une large mesure dans le monde du travail. Près de la moitié des incidents s'y déroulent, selon l'étude. La jalousie et l'apparence physique en sont les principales causes.
Chefs et cheffes impliqués
Du côté des auteurs et autrices de harcèlement, un tiers indique avoir agi "par haine envers la personne" ou pour imiter d'autres personnes. Les supérieurs hiérarchiques sont impliqués en tant qu'auteurs ou coauteurs dans plus de la moitié des cas de mobbing au travail.
Mais le mobbing et le cyberharcèlement ont également des répercussions économiques. Les victimes sont en moyenne absents cinq jours de plus par année pour cause de maladie. De plus, elles cherchent deux fois plus souvent à changer d'employeur qu'une personne qui n'est pas harcelée. Les coûts directement en lien avec des maladies consécutives au mobbing ont augmenté par rapport à 2018 et s'élèvent désormais à environ 1,2 milliard de francs pour les entreprises en Suisse.
ats/sjaq