Publié

L'Italie et la Suisse ont trouvé un accord sur l'imposition des frontaliers

Un accord pour l'imposition à la source des travailleurs frontaliers a finalement été trouvé entre la Suisse et l'Italie. [Keystone - Francesca Agosta]
La Suisse et l'Italie trouvent un accord pour l'imposition à la source des travailleurs frontaliers / Le 12h30 / 18 sec. / le 19 novembre 2021
La Suisse et l'Italie ont trouvé une solution pour l'imposition des travailleurs frontaliers italiens. La commission des redevances du Conseil des Etats propose à la quasi-unanimité d'approuver l'accord signé en décembre 2020 après de longues années de négociations et qui vise à améliorer le dispositif actuel.

Cet accord prévoit que la Suisse conserve 80% des impôts à la source prélevés sur les revenus des frontaliers qui travailleront en Suisse à l'avenir. Les "nouveaux" frontaliers, à savoir ceux qui arriveront après l'entrée en vigueur du traité, sont aussi soumis à l'imposition ordinaire en Italie qui doit, le cas échéant, éliminer la double imposition.

Une disposition transitoire s'applique aux personnes qui travaillent ou ont travaillé dans les cantons des Grisons, du Tessin ou du Valais entre le 31 décembre 2018 et la date de l'entrée en vigueur du nouvel accord. Ces frontaliers restent soumis à l'imposition en Suisse exclusivement et, jusqu'à la fin de l'année fiscale 2033.

La Suisse versera une compensation financière aux communes limitrophes italiennes correspondant à 40% de l'impôt à la source qu'elle perçoit. Le gouvernement estime que le nouvel accord améliore sensiblement le système qui datait de 1974.

Des améliorations saluées

La commission salue la fin des rétrocessions fiscales versées à l'Italie et l'augmentation de la charge fiscale des nouveaux transfrontaliers, indiquent vendredi les services du Parlement. Elle soutient également la réciprocité de certaines dispositions et une définition claire des "travailleurs frontaliers".

La commission propose également à son conseil d'adopter une motion du National demandant une intervention du Conseil fédéral afin de clarifier la convention entre la Suisse et l'Italie sur les doubles impositions (CDI). Marco Romano (PDC/TI), à l'origine du texte, dénonce les agissements du fisc italien envers les banques suisses.

L'accord a donné lieu à plusieurs années de négociations. Le dialogue bilatéral pour adapter le texte a été lancé en 2012 déjà. La crise gouvernementale italienne de début 2021 a confirmé l’opportunité d’avoir signé l’accord à fin 2020, relève le Conseil fédéral. Si cela n’avait pas été le cas, la signature aurait très probablement encore été reportée pendant longtemps.

ats/ther

Publié