Les migrants à la frontière polonaise "sont des otages d'un combat qui les dépasse", estime Pierre-Alain Fridez
Alors que des milliers de migrants et migrantes se sont massés ces dernières semaines à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, le conseiller national jurassien Pierre-Alain Fridez fait le point sur la situation en tant qu'envoyé spécial de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe dans cette région.
De retour de son déplacement à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, le conseiller national jurassien Pierre-Alain Fridez a fait le point dimanche dans Forum sur la situation dans cette région. "On est confronté à une zone d'exclusion. On a pu aller jusqu'à environ un kilomètre de la frontière et après tout est bloqué, il n'y a pas de transparence. C'est très inquiétant", a-t-il rapporté.
"On a pu discuter avec des ONG, des personnes du HCR et les autorités polonaises, et la situation est très compliquée. Il s'agit d'une sorte de guerre hybride avec le dictateur Loukachenko qui utilise de pauvres malheureux pour les envoyer à la frontière, où les Polonais sont très rigides et empêchent l'accès au pays, alors que le droit à l'immigration existe", a expliqué le socialiste, envoyé sur place dans le carde de ses fonctions au sein de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
"C'est l'horreur absolue. Ces gens sont des otages d'un combat qui les dépasse", a poursuivi Pierre-Alain Fridez. "On sait que des milliers de personnes sont cachées dans les forêts. Il y a d'un côté les forces biélorusses qui les matraquent pour les pousser à passer la frontière et, de l'autre côté, si elles réussissent à passer, elles sont arrêtées."
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L'Europe interpellée afin d'agir
Le conseiller national a souligné l'absence de transparence sur la situation à cette frontière. "On souhaite véritablement que la zone d'exclusion soit supprimée et que les ONG et le HCR puissent aller sur place et porter secours et assistance à ceux qui en ont besoin", a martelé le Jurassien, qui a ajouté que la population polonaise semblait mobilisée et apportait de la nourriture et des habits à la frontière.
Pierre-Alain Fridez craint également une détérioration de la situation avec l'arrivée de l'hiver. "La nuit tombe à 15h30 là-bas, il y a un froid glacial, la neige va arriver. Si on ne trouve pas de solution, cela va être un désastre", a-t-il rapporté.
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Le conseiller national a par ailleurs indiqué que des demandes seront adressées au Conseil de l'Europe, tels que l'ouverture de la zone d'exclusion à la frontière et un couloir humanitaire européen, qui permettrait d'accueillir ces migrantes et migrants.
Propos recueillis par Renaud Malik/iar
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