Selon Amnesty international, depuis 2010, plus de 6500 travailleurs migrants sont décédés lors de la construction des stades. Par ailleurs, les autorités qataris n'ont pas fait la lumière sur près de 70% des causes de décès, ce qui empêche les familles de recevoir des indemnisations.
Il y a quelques mois, les Pays Bas, la Norvège et l’Allemagne ont dénoncé les violations des droits de l'Homme au Qatar. De son côté, la Suisse ne prévoit pas de boycotter la Coupe du monde de 2022, pour laquelle est s'est qualifiée en début de semaine. Dominique Blanc, président de l'ASF, estime que cela serait contre-productif.
Décision prise en mars
"A l'ASF, nous avons déjà pris une décision au mois de mars 2021, en communiquant que l'option du boycott était la plus mauvaise. On va dans une compétition sportive au Qatar. On est d'avis que le puissant instrument qu'est le football doit être utilisé pour faire progresser les droits de l'Homme et les droits des personnes au Qatar."
Dominique Blanc estime que la Coupe du monde permet de faire peser une pression internationale sur l'émirat: "Le boycott enlèverait la lumière sur le Qatar, alors qu'au contraire, en gardant la lumière de tous les médias du monde sur le Qatar, probablement que l'on va pouvoir faire progresser les choses. En tout cas, ce qu'on a pu constater sur place, c'est que des progrès incontestables ont été mis en place depuis 2017."
"Je ne sais pas quels chiffres sont justes"
Le président de l'Association suisse de football met par ailleurs en doute les chiffres d'Amnesty international sur le nombre de morts sur les chantiers. "On a reçu des chiffres exactement contraires de la FIFA et du gouvernement qatari. Aujourd'hui, je suis incapable de dire quels chiffres sont justes et lesquels ne le sont pas."
Et de préciser: "Avec l'UEFA et neuf autres pays européens, on a créé une commission et on est allés sur place cet été pour rencontrer toutes les parties [...] on a reçu des informations qui étaient assez différentes."
Finalement, Dominique Blanc estime qu'il y a une instrumentalisation de la Coupe du monde à des fins politiques. "Vous savez, on a des entreprises suisses qui travaillent au Qatar depuis longtemps, on a des banques suisses qui travaillent au Qatar, on a des médias suisses qui sont au Qatar. Aujourd'hui, il y avait le Grand prix automobile là-bas et personne n'a demandé son boycott. Et je crois que c'est normal que devant un tel engouement [que suscite une Coupe du monde], il y ait des partis qui instrumentalisent cela pour leur propre communication."
Interview TV: Fanny Zürcher
Version web: Antoine Schaub